Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, est arrivé hier à Riyad au deuxième jour de sa visite en Arabie Saoudite, après avoir rencontré la veille le prince héritier, Mohammed Ben Salmane (MBS), le dirigeant de facto de l’Arabie Saoudite, à Djeddah.
Cette rencontre a permis d’avoir une «conversation ouverte et sincère» sur des questions bilatérales et régionales, selon un responsable américain, cité par l’AFP.
Le chef de la diplomatie américaine a pu notamment aborder la question des droits de l’homme «d’une manière générale et concernant des problèmes spécifiques», a-t-il précisé sous le couvert de l’anonymat, sans donner plus de détail.
A Djeddah, A. Blinken doit participer à une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont le secrétariat général est à Riyad. «Nous sommes confrontés à un certain nombre de crises accumulées dans la région, et cette réunion devrait être l’occasion (...) de définir comment les Etats-Unis peuvent y jouer un rôle positif en partenariat avec le Conseil», a estimé mardi le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majid Al Ansari. Jeudi, dans la capitale saoudienne aussi, A. Blinken coprésidera avec son homologue saoudien, Fayçal Ben Farhane, une réunion de la coalition des pays luttant contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI), créée en 2014 et qui regroupe des dizaines de pays. Les deux hommes devraient également se rencontrer en privé.
La visite du secrétaire d’Etat américain intervient au moment où la région connaît un jeu d’alliances changeantes, à commencer par le rapprochement entre l’Arabie Saoudite et l’Iran par l’intermédiaire de la Chine. La République islamique a rouvert mardi son ambassade en Arabie Saoudite, après une rupture de sept ans, le même jour où le chef de la diplomatie américaine a entamé sa visite dans le royaume wahhabite. Aussi, la Syrie a réintégré la Ligue arabe après une suspension de 11 ans suite aux révoltes populaires dans ce pays.
Dans ce contexte, les Etats-Unis caressent l’espoir d’une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie Saoudite, ce qui constituerait un nouveau bouleversement dans la région. Le secrétaire d’Etat américain a abordé le sujet lors de son entretien avec le prince héritier saoudien et les deux responsables ont convenu de «poursuivre le dialogue» à ce sujet, a indiqué le responsable américain.
La veille de son départ pour le royaume lundi, il a plaidé en faveur d’une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie Saoudite. «Les Etats-Unis ont un vrai intérêt de sécurité nationale à promouvoir une normalisation entre Israël et l’Arabie Saoudite», a-t-il déclaré dans un discours devant le lobby pro-Israël AIPAC à Washington. «Nous pouvons et devons jouer un rôle à part entière pour faire avancer cette cause», a-t-il affirmé.