La semaine à haut niveau de la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU se poursuit à New York. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a eu une intense activité et plusieurs rencontres bilatérales.
Assistant à la réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation au Liban, il a affirmé qu’il était temps pour le Conseil de comprendre que la question de la sécurité au Proche-Orient ne peut rester l’otage des caprices de l’entité sioniste, considérant l’impunité dont elle bénéficie comme un feu vert donné à l’élargissement de l’étendue de ses crimes.
Pour le chef de la diplomatie algérienne, l’agression sioniste inique et barbare, que subit, de nouveau, ce pays frère et dont l’atrocité et l’ampleur n’ont d’égal que les affres subies par les populations de Ghaza, «fait partie intégrante de la politique d’escalade de l’occupation israélienne coloniale qui en a fait une approche privilégiée et une stratégie adoptée à plus d’un front dans la région du Proche-Orient».
Le ministre a ajouté que «l’entité sioniste ne se contente plus de mener une guerre génocidaire contre le peuple palestinien à Ghaza et en Cisjordanie», mais «s’emploie à déclencher des crises successives et à élargir l’étendue de ses crimes en imposant sa tyrannie à tous les pays voisins, au Yémen, en Syrie, en Iran et, présentement, au Liban».
M. Attaf a, dans ce contexte, exprimé son soutien et sa solidarité avec le peuple libanais frère face à cette agression sioniste lâche et brutale, soulignant que cela «exige de nous et de notre Conseil une condamnation franche, une dénonciation ferme et un rejet catégorique, mais aussi une action urgente pour y mettre fin et punir les auteurs».
L’Algérie, selon le ministre, réaffirme «qu’œuvrer pour l’arrêt de l’escalade est le moins que l’on puisse attendre de notre Conseil dans l’immédiat, car la région du Proche-Orient a plus que jamais besoin des efforts de tous pour lui éviter les affres d’une guerre globale qui se profile à l’horizon proche, pas lointain».
Et de préciser : «Mon pays soutient que ces efforts doivent aboutir, en priorité, à faire cesser l’enfer imposé au peuple palestinien à Ghaza et être dirigés contre l’agresseur et non contre l’agressé, soit contre l’occupant israélien et non contre les Palestiniens ou les Libanais ou d’autres peuples des pays de la région, victimes des crimes israéliens multiformes et qui ont subi l’arrogance et la tyrannie de l’occupant».
Engagement de l’Algérie à soutenir l’UNRWA
Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a pris part à la réunion ministérielle des principaux partenaires pour le soutien à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). M. Attaf, dans son allocation prononcée à cette occasion, a souligné l’engagement «fort et sincère» de l’Algérie à poursuivre son soutien à «l’UNRWA», estimant que cette dernière doit continuer à exister tant qu’il y a des réfugiés palestiniens privés de leur droit inaliénable au retour dans leur pays. Pour le ministre, «l’Office mérite un soutien politique plus fort et davantage d’aides financières de la communauté internationale».
Dans son intervention, il a réitéré la position de l’Algérie et son soutien immuable à l’UNRWA et rappelé, à cet effet, la contribution financière de 15 millions de dollars qu’elle avait consacrée, en avril de l’année en cours, au budget de cette agence onusienne. Déplorant les tentatives récurrentes de vouloir ternir l’image de l’UNRWA et de la liquider «pour rayer une des principales composantes de la cause palestinienne, à savoir la question des réfugiés», M. Attaf a qualifié ces agissements de «lamentables et inacceptables».
Le ministre a saisi cette opportunité pour adresser ses «profondes et sincères» condoléances au commissaire général de l’agence onusienne, Philippe Lazzarini, suite à «la perte tragique de 220 employés de l’UNRWA à cause du génocide continu perpétré par l’occupation sioniste à Ghaza».
M. Attaf a également participé aux travaux de la réunion ministérielle de la Commission de consolidation de la paix (CCP) des Nations unies. Le ministre a dans son discours réaffirmé la volonté de l’Algérie de contribuer à l’examen de «la future architecture de consolidation de la paix», afin de «l’améliorer», «d’en identifier les lacunes et de les traiter» pour que la Commission puisse répondre aux attentes de tous, en particulier des pays en conflit.
Aussi, il a rappelé l’importance de cette réunion, qui intervient à un moment crucial, dans le cadre du «Sommet de l’avenir», et renforce leur engagement commun envers la Charte de l’ONU, en tant que membre de la CCP et du Conseil de sécurité.
«Nous sommes convaincus que la CCP a le potentiel nécessaire pour devenir un instrument puissant, capable d’agir de manière efficace pour prévenir les conflits et intervenir dans les situations post-conflit en vue de la reconstruction», a-t-il déclaré.
M. Attaf a évoqué dans ce sens l’objectif fondamental de cette Commission, qui est de fournir des conseils stratégiques à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité. «Nous avons besoin d’une communication renforcée au sein de la CCP avec ces deux organes principaux de l’ONU», a-t-il souligné, précisant que cette communication devrait se concentrer sur des stratégies à long terme plutôt que sur la gestion des crises à court terme.
Devant les participants, le ministre a annoncé que l’Algérie apporterait une contribution volontaire de 100 000 dollars au Fonds de consolidation de la paix, au bénéfice du Soudan du Sud. Nabila Amir
A la demande de l’Algérie, le Conseil de sécurité tient une réunion sur la Palestine
Le Conseil de sécurité a tenu, hier, à la demande de l’Algérie, une réunion de haut niveau consacrée à la question palestinienne, et ce, en marge du débat général de la 79e session de l’Assemblée générale (AG) des Nations unies. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, prononcera une allocution lors de cette réunion prévue à 15h (20h heure algérienne). Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, présentera un aperçu global sur les développements de la situation dans les Territoires palestiniens occupés et au Proche-Orient en général, notamment après l’escalade des opérations de l’occupant sioniste. La réunion verra la participation des membres du Conseil de sécurité avec des délégations de haut niveau.
Pour rappel, depuis le 7 octobre 2023 les forces d’occupation sionistes mènent une agression dévastatrice contre la bande de Ghaza, qui a fait plus de 41 000 martyrs et plus de 96 000 blessés, et entrainé une catastrophe humanitaire sans précédent avec le déplacement de plus de 85% des populations du secteur, soit 1.9 million de personnes.