Afin de mettre en valeur l’importance de la disponibilité des lieux d’aisance dans les écoles, les universités, les entreprises et autres lieux publics, mais aussi d’attirer l’attention des autorités, des architectes et des concepteurs des îlots urbains, des différents équipements et services et des grandes artères des villes sur les graves conséquences sanitaires, économiques et environnementales du fait de l’absence ou de la vétusté de ceux-ci, l’ONU dédie depuis 20 ans la journée du 19 novembre de chaque année aux toilettes et aux systèmes d’assainissement auxiliaires souffrant d’un sous-financement, de mauvaise gestion et d’un incompréhensible désintérêt dans de nombreuses régions du monde.
Pour sensibiliser sur ce problème, l’Association des médecins privés de Biskra (AMPB) a organisé, récemment, à l’Institut national de formation des paramédicaux en coordination avec la direction de la santé de Biskra, une journée d’étude portant sur le thème de l’importance des toilettes dans la vie sociale et professionnelle et sur les infections et les atteintes à la santé publique engendrées par l’absence de vespasiennes aux normes connues.
Pour entamer les travaux, le Dr Abdelhak Lachouri, président de l’AMPB a insisté sur la nécessité de casser tous les tabous et de permettre aux médecins de faire une radioscopie des lieux, de répertorier les maladies induites par le défaut de WC sains en dehors des domiciles familiaux et de proposer des solutions pratiques.
«Initiée avec un peu de retard, cette journée mondiale ne doit pas passer inaperçue, car elle touche au premier derechef à la santé publique. Nous avons invité des élus municipaux et un grand nombre d’intervenants et de personnes que le sujet ne devrait pas laisser indifférents. Rares sont ceux qui ont répondu à notre invitation, bien que le sujet intéresse tout le monde sans exception, car nous parlons d’un besoin biologique et physiologique auquel aucun être humain n’échappe», a-t-il lancé avec son trait d’humour caractéristique.
Les thèmes du voyage et du cycle des eaux usées, des dangers liés à l’utilisation de celles-ci pour l’irrigation des champs, les systèmes de collecte des matières fécales dans les villages flottants et les solutions Handy Pod ont été abordés par le Dr R.Bendjeddou avant que le Dr Badis Karim Sekkaî, chirurgien urologue, ne prenne la parole pour mettre en exergue l’éventail des risques sanitaires induites par le défaut de toilettes saines, notamment dans les établissements scolaires où «la situation est déplorable et honteuse au grand su de tous», a-t-il soutenu.
«Des enfants scolarisés, dont les appareils génito-urinaires sont en pleine formation, sont astreints à se retenir pendant des heures en classe, car il n’y a pas de toilettes décentes. La rétention urinaire provoque des lésions et des inflammations pouvant se développer en pathologies plus graves. Les troubles mictionnelles sont un fléau sanitaire latent. C’est une honte. Je profite de l’occasion pour lancer un appel à tous les responsables des établissements scolaires pour accorder une attention particulière aux sanitaires devant répondre à des normes établies. Les autorités municipales devraient penser à consteller la ville de vespasiennes. Cette action d’intérêt public atténuera le spectre des maladies urologiques, créera des postes d’emplois et permettra de préserver l’environnement urbain où l’on voit souvent des hommes uriner contre un mur un arbre. Pour les femmes, la situation est encore plus compliquée», a-t-il expliqué.