Les Anges en Vert», une exposition de photographies préparée par l’ambassade de la République tchèque en Algérie, sur les femmes dans les conflits armés et les systèmes de soins pour les vétérans, a été inaugurée, mercredi, à Alger, au Musée national du moudjahid à l’Office Riadh El Feth, en hommage à Bertha Von Suttner Kinsky, première lauréate du prix Nobel de la paix.
Visible jusqu’au 30 novembre, l’exposition, organisée en collaboration avec le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit, a été ouverte par l’ambassadeur de la République tchèque en Algérie, Jan Czerny, et le directeur du Centre d’études et de recherches sur le mouvement national et la Révolution du 1er Novembre, Noureddine Essed, représentant le ministre des Moudjahidine, Laïd Rebiga. Célébrant le 180e anniversaire de la naissance de Bertha Von Suttner Kinsky (1843-1914), prix Nobel de la paix en 1905, l’exposition, «Les Anges en Vert» met en lumière l’œuvre d’une femme «humaniste et pacifiste, qui avait voué toute sa vie à la promotion de la paix dans le monde et du vivre-ensemble».
Parlant plusieurs langues, elle avait occupé le poste de vice-présidente du Bureau international de la paix depuis sa création en 1892 et avait été, en 1889, l’auteure de Die Waffen nieder ! (Bas les armes), célèbre ouvrage traduit en plusieurs langues, car vite devenu une référence mondiale en matière de promotion de la paix. Plusieurs représentants de différentes missions diplomatiques accréditées à Alger, d’anciennes et d’anciens moudjahidate et moudjahidine, d’universitaires et d’étudiants, ont assisté à cette exposition consistant en une vingtaine de panneaux présentant plusieurs photos en noir et blanc, de femmes tchèques durant et après la Seconde Guerre mondiale.
Noureddine Essed, représentant le ministre des Moudjahidine et Ayants droit, a évoqué la célébration du 69e anniversaire du déclenchement de la lutte armée pour l’Indépendance de l’Algérie, une date, a-t-il rappelé, qui renvoie «aux sacrifices de nos valeureux martyrs et à la vaillance et la loyauté de nos mères et nos pères les moudjahidate et les moudjahidine», pour se focaliser, ensuite, sur «le combat de la femme et son dévouement aux côtés de ses frères au maquis et pour la reconstruction de l’Algérie».
Un court documentaire a fait part de témoignages de moudjahidate, Z’hor Ounissi et Djamila Boupacha, notamment, qui ont rappelé la résilience du peuple algérien durant la Révolution, face à l’abjection et l’ignominie des pratiques barbares de l’occupant français, des méthodes épouvantables fortement dénoncées également par Farida Belguelbour Boutamine qui auront, a-t-elle déclaré, «jeté l’opprobre sur la France coloniale».
L’universitaire, docteure et chercheure, Fella Moussaoui Lekchai, a, quant à elle, souligné l’importance de «restituer le patrimoine archivistique de l’Algérie, depuis l’ère de l’Empire ottoman à la colonisation française, détenu encore par la France», affirmant que cette grande partie de l’histoire algérienne représente «des tonnes d’archives».
L’universitaire a conclu en rappelant que «l’écriture de l’histoire de l’Algérie par des plumes algériennes nécessite la restitution de notre patrimoine archivistique, qu’il convient de rapatrier».