Aquaculture à Tipasa : Les entraves endurées par le secteur dévoilées au grand jour

01/03/2022 mis à jour: 07:10
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L’aquaculture n’arrive pas à trouver son essor à Tipasa

En recevant cinq investisseurs dans l’aquaculture le jeudi dernier (24/02/2022, ndlr), afin de leur remettre les décisions d’autorisation pour exercer leurs activités, le chef de l’exécutif de la wilaya s’est interrogé sur l’insignifiant nombre des opérateurs dans la filière du secteur des ressources halieutiques, qui avaient déposé leurs dossiers depuis 2017. 

L’opérateur Yacef Sofiane explique : «L’administration exige l’étude technico-économique dans le dossier d’investissement établi par le bureau d’études, dont le prix varie entre 100 et 300 millions de centimes, lors de la remise du dossier, autrement la commission de wilaya qui accorde les avis rejette le dossier de l’opérateur.» 

Le directeur de la pêche de la wilaya réagit, «c’est la réglementation du wali, mais il y a d’autres dossiers qui seront examinés par la commission plus tard», justifie-t-il. Les discours des hautes autorités du pays n’avaient pas éliminé ces entraves bureaucratiques qui se dressent devant les investisseurs du secteur de la pêche.

 Aboubakr Essedik Boucetta, wali de Tipasa prend alors immédiatement la décision. «C’est anormal quand un investisseur devra dépenser jusqu’à 300 millions de centimes pour obtenir cette étude, afin de compléter son dossier à cette commission, sachant qu’il ignore ce que cette commission décide du sort de son projet. Que connaissent-ils ces membres de la commission sur le secteur de la pêche, étant le premier responsable de la wilaya, à compter de cet instant, je décide qu’il n’est plus question d’exiger cette étude avant la décision de la commission. Tous les opérateurs dans l’aquaculture remettront les documents essentiels pour leurs dossiers. Cette exigence du document est un frein, ce n’est pas raisonnable. 

Dès que cette commission accorde l’avis favorable, elle demandera ce document très coûteux à l’aquaculteur pour compléter son dossier», ajoute-t-il. L’échange entre le wali et les aquaculteurs aura permis de dévoiler les entraves bureaucratiques qui se dressent face aux investisseurs. Les aliments qui représentent 60% du coût du projet et les alevins sont importés. Huit cages flottantes coûtent 40 milliards de centimes. 

Il faut au moins 10 cages pour entamer l’activité dans de bonnes conditions. En raison de leurs coûts moins élevés, les équipements sont importés d’Italie ou de la Grèce. «Un créneau pour de nouveaux investissements en Algérie», dira le wali. Les banques n’accompagnent pas les investisseurs, selon les aquaculteurs. 

L’aquaculteur Sofiane Yacef précise : «Les banques tunisiennes accordent des avantages pour encourager l’aquaculteur. En matière de production de poissons et le nombre de flottilles, les chiffres de nos voisins représentent 10 fois plus ceux de l’Algérie.» 

L’installation des cages flottantes ne doit pas être effectuée dans des zones polluées et les zones de passages des navires. Il n’en demeure pas moins que les origines de la de la pollution marine, la pêche à la dynamite et le non-respect de la taille commerciale du poisson, des points sombres ont été évités par investisseurs. Les cinq aquaculteurs affichaient leur satisfaction à l’issue de la cérémonie. 

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