La Chine a menacé, hier, de représailles les entreprises impliquées dans une vente d’armes à Taïwan, après le feu vert par les Etats-Unis d’un accord de 300 millions de dollars visant à renforcer les défenses de l’île revendiquée par Pékin, rapporte l’AFP citant la diplomatie chinoise.
Washington a annoncé, vendredi, avoir autorisé une vente d’équipements militaires défensifs à Taïwan qui se dit menacé d’une invasion par la Chine. Cette décision intervient au moment où Taïwan, considéré par Pékin comme une province, bien qu’il ne la contrôle pas, tient le mois prochain son élection présidentielle. «Nous prendrons des mesures de représailles à l’encontre des entreprises impliquées dans la vente d’armes à Taïwan», a indiqué Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’un point-presse.
Ce dernier n’a pas précisé en quoi consisteraient ces mesures ni donné de détails sur le calendrier ou les entreprises qui pourraient être visées. «La Chine prendra des mesures fermes et énergiques pour défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale», a-t-il soutenu.
La question taïwanaise est ultrasensible en Chine. Pékin revendique l’île de 23 millions d’habitants dirigée depuis 1949 ans par un régime rival, proche des Etats-Unis.
Taïwan constitue un point de tension majeur entre les deux premières puissances économiques mondiales. Les autorités chinoises multiplient régulièrement les mises en garde contre toute décision des Etats-Unis perçue comme un soutien à une indépendance formelle de l’île. Pékin a placé sous sanctions, en septembre, les géants américains de l’industrie de la défense Lockheed Martin et Northrop Grumman pour des ventes d’armes à Taïwan.
Si Washington reconnaît Pékin au détriment de Taipei depuis 1979, le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à Taïwan, dans le but affiché de dissuader la Chine de toute velléité expansionniste. Par ailleurs, le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine sera en Chine à partir d’aujourd’hui pour une visite de travail de deux jours, ont annoncé conjointement, la veille, Pékin et Moscou. La Chine et la Russie partagent une volonté commune de contrer ce qu’ils présentent comme l’hégémonie américaine.
Les deux pays voisins se sont notoirement rapprochés sur les plans politique et économique depuis l’intervention russe en Ukraine que Pékin n’a pas condamnée. Outre une rencontre avec son homologue chinois, Mikhaïl Michoustine s’entretiendra avec le président chinois Xi Jinping et les échanges porteront principalement sur l’économie, a de son côté précisé le gouvernement russe. En mai, Mikhaïl Michoustine s’est rendu à Shanghai et Pékin pour y signer une série d’accords commerciaux.