Appelant à lancer des programmes de réformes robustes : Le FMI prévoit une hausse de 53% des échanges intra-africains

15/05/2023 mis à jour: 18:19
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L'Union africaine mise beaucoup sur la ZLECAf pour dynamiser les échanges inter-africains - Photo : D. R.

La Zlecaf pourrait jouer un grand rôle dans le renforcement des dispositifs de résilience contre les changements climatiques et les chocs liés aux tensions géopolitiques.

Avec le lancement de la ligne maritime Alger-Dakar en juillet dernier, la transsaharienne reliant l’Algérie (Alger) au Nigeria (Lagos), l’ouverture de succursales de banques algériennes en Afrique (Sénégal, Mauritanie…) et le prochain lancement de représentations de la Société algérienne des foires et exportations (Safex) au Niger, en Mauritanie et au Sénégal, de nouvelles perspectives s’ouvrent pour les produits algériens en Afrique. Il est en effet attendu, à la faveur de ces mesures et de ces réalisations en matière d’infrastructures, l’augmentation des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’Afrique, notamment vers les marchés de l'Afrique de l'Ouest.

Ce qui contribuerait à la hausse des échanges commerciaux dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui totalise plus de 1,3 milliard de consommateurs. Mais, faudrait-il que des réformes suivent à l’échelle des pays du continent pour augmenter le volume des échanges intra-africains. Un rapport du Fonds monétaire international (FMI), rendu public la semaine dernière, ne manque pas de le souligner.

En plus de pouvoir engendrer une hausse «de plus de 10%» du PIB réel médian par habitant, la mise en place de la Zlecaf pourrait permettre une hausse de 53% des échanges commerciaux entre les pays du continent, selon la même source. De même que cette ouverture tant prônée dans les discours politiques que du côté de la Banque africaine de développement (BAD) aurait, une fois les barrières tarifaires totalement levées, un impact positif sur les échanges commerciaux entre l'Afrique et le reste du monde. Le FMI prévoit dans ce cadre une hausse des exportations de 29% et des importations de 7%.

Dans le cas où les réformes ne sont engagées, les résultats seraient moins importants, les échanges ne progresseraient que de 15% et la hausse du PIB médian par habitant ne serait que de 1,25%. Comment réussir cette ouverture ? Comme solutions, le FMI préconise d’investir «dans le capital physique et humain, de créer un cadre robuste sur le plan macroéconomique et moderniser le dispositif de protection sociale afin de soutenir les plus vulnérables pendant la phase de transition».

De manière plus globale, cette zone commerciale pourrait jouer un grand rôle dans le renforcement des dispositifs de résilience contre les changements climatiques et les chocs liés aux tensions géopolitiques. «L’établissement de la Zlecaf intervient à un moment où l’évolution de l’environnement mondial présente à la fois des opportunités et des difficultés pour l’Afrique», rappelle dans ce sens le rapport de l’institution de Bretton Woods, pour qui, la Zlecaf permettrait de diversifier les destinations d'exportation dans le continent, les sources d'importation et les modèles d'intégration dans les chaînes de valeurs transfrontalières.

Ce qui aiderait au final les pays africains à réduire l'impact des perturbations sur des marchés et des produits, notamment les matières premières alimentaires, et à renforcer la sécurité alimentaire considérée comme le défi de l’heure. Car, il s’agit d’une part d’assurer la disponibilité des produits et l’accessibilité des prix d’autre part. 

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