Les épidémiologistes et les biologistes appellent au renforcement de la vaccination contre la Covid-19 pour se protéger du virus Sars-CoV-2, qui connaît de nombreuses mutations.
Intervenant lors d’une journée de formation médicale continue organisée hier à Alger par la Société algérienne d’immunologie, ces spécialistes affirment que la vaccination protège efficacement contre les formes graves de la maladie provoquées par les différents variants qui se sont succédé depuis le début de la pandémie.
Le virus est toujours en circulation et l’apparition de nouvelles souches n’est pas à écarter, malgré la baisse significative du nombre de cas de contamination enregistré ces dernières semaines, sont unanimes à souligner les spécialistes. «A l’heure actuelle, il est très difficile de faire des prévisions sur l’évolution de la pandémie.
Le virus est toujours en circulation avec la présence des variants, dont l’Omicron qui est dominant. Il est important, aujourd’hui, de rester vigilant tout en respectant les mesures de prévention et les gestes barrières, car le virus n’a pas dit son dernier mot, et pour ne pas être pris au dépourvu», a indiqué le Pr Noureddine Smail, épidémiologiste, directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP) et membre du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie, qui appelle la population à se faire vacciner pour se protéger de la Covid-19 et de ses complications et impacts sur la santé à long terme.
Le Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d’immunologie, est revenu sur l’importance de l’immunologie dans le suivi de cette pathologie en termes de réponse ou échappement immunitaire, comme pour le diagnostic par sérologie afin de dépister les sujets ayant fait une infection sars-CoV-2. Il a indiqué que c’est également important pour «les patients qui ne se positivent ni à la PCR ni au test antigénique, dans le suivi de la vaccination et pour les études de séroprévalence»..
L’expert revient sur les cas de réinfection enregistrés au niveau de l’EPH de Rouiba, en mettant en avant les résultats d’une étude épidémiologique descriptive sur un échantillon de 105 personnes du personnel de l’EPH, dont des médecins spécialistes, résidents, internes, infirmiers, laborantins, secrétaires médicales et agents d’entretien. Sur l’ensemble des cas, 92 personnes étaient déjà contaminées au moins une fois, 45 personnes sur le total étaient vaccinées, et 44 ont été réinfectées, dont 23 sont vaccinées et 21 non vaccinées.
Le Pr Kamel Senhadji, directeur général de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), est revenu sur les différentes études comparatives sur les réponses immunitaires suite à une immunisation naturelle ou par vaccination.
Les différentes études réalisées à l’étranger montrent, a-t-il souligné, que la vaccination renforce significativement l’immunité acquise de manière naturelle.
Le Pr Sofiane Samir Salah, chef de service d’immunologie au CHU Mustapha, a, quant à lui, présenté une étude d’observation sérologique post-vaccination réalisée par son service en collaboration avec celui de médecine du travail durant la période allant de mars 2020 à février 2022.
L’étude a porté sur un échantillon de 355 personnes composé essentiellement du personnel, dont l’objectif est d’évaluer la réponse immunitaire humorale post-vaccination chez les sujets complètement vaccinés par les quatre vaccins inactivés Sinovac, Sputnik, Sinopharm, ainsi que les vaccins à vecteur viral, tels qu’AstraZeneca et Janssen.
Les résultats de l’étude ont montré que les différents vaccins ont permis de développer chez les personnes vaccinées des anticorps à des taux variables ainsi qu’en terme de délais de protection.