Les séances d’audition devant les commissions spécialisées de l’Assemblée populaire nationale méritent une grande diffusion auprès de l’opinion publique dès lors qu’elles concernent des secteurs d’activité de la plus haute importance pour les citoyens.
Mardi dernier, c’est le premier responsable de l’Algérienne des autoroutes (ADA) qui a présenté son exposé devant les membres de la commission des transports de l’APN, ayant organisé cette rencontre dans l’objectif de s’enquérir de l’état du secteur et de formuler leurs questionnements.
Le même jour, l’établissement public de gestion des autoroutes rassurait les usagers sur la mobilisation de ses agents et services sur «l’ensemble des tronçons du réseau autoroutier durant les jours du mois sacré», en donnant des consignes de prévention pour une conduite sécurisée pendant cette période non exempte de tension sur les voies de circulation.
Revêtant une dimension aussi stratégique que névralgique, le secteur des routes appelle un suivi particulier et permanent de la part des pouvoirs publics, vu son rôle incontournable, sinon primordial dans la vie quotidienne des citoyens, dans leurs activités professionnelles mais aussi dans leur quête de loisirs. Une mise à plat globale de ce département est hautement souhaitée pour en dresser un état des lieux exhaustif et tracer des perspectives de développement en tenant compte des conditions et des moyens de réalisation disponibles.
Lors de la séance d’audition par la commission parlementaire, il a été indiqué que le Plan directeur des routes et des autoroutes pour la période 2005-2025, élaboré par le ministère des Travaux publics, «prévoit la réalisation de 27 autoroutes reliant les chefs-lieux de wilaya à leurs ports sur une distance totale de 3249 km».
Ce programme, qui se clôture donc l’année prochaine, était porteur de projets d’extension du réseau autoroutier qui répondraient parfaitement aux aspirations de l’ensemble de la population, pas seulement des opérateurs économiques. Sans disposer d’infrastructures portuaires, fortement sollicitées il est vrai dans le secteur de l’importation notamment, les villes côtières méritent d’être reliées aux chefs-lieux de wilaya d’où transitent de très nombreux estivants pendant les grandes vacances.
De cette audition du responsable du secteur devant les députés, la question qui transparaît est de connaître la proportion des projets en cours de réalisation et leurs délais de livraison, la seule démarche permettant aux citoyens d’avoir la certitude que le temps des engagements sans lendemain est révolu. Le passé récent était riche en projets ambitieux n’ayant jamais été entamés.
Un tronçon d’une trentaine de kilomètres, soit le centième du programme mentionné dans le plan évoqué devant l’APN, avait été promis ou vaguement lancé en étude il y a une dizaine d’années pour desservir une ville côtière du centre du pays, une destination phare pour des centaines de milliers de personnes pendant l’été.
Cela n’a jamais été engagé, de même que l’hypothèse de promouvoir un important chef-lieu de la localité en wilaya déléguée, vite abandonnée. L’inventaire des moyens de réalisation, des équipes techniques de suivi, de l’administration en charge du paiement et de l’accompagnement des entreprises est préalable à tout nouveau plan de modernisation du secteur des routes.
L’essor économique ira de pair avec l’assurance pour les citoyens de disposer d’un cadre de vie se rapprochant réellement des standards internationaux.