Annulation du déclassement d’une parcelle de 6 hectares : Le parc zoologique de Ben Aknoun recouvre sa superficie

16/02/2022 mis à jour: 19:04
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Le parc zoologique et de loisirs de Ben Aknoun La Concorde civile ne sera finalement pas amputé de son tissu vert. Le gouvernement vient de décider, lors de la réunion tenue ce lundi, d’annuler son projet de construction d’une Cité du cinéma à l’intérieur du parc zoologique de Ben Aknoun. 

Moins d’un mois après avoir publié un décret exécutif autorisant le déclassement d’une parcelle de 6 hectares de ce poumon de la capitale pour accueillir la Cité du cinéma, une décision d’annulation a été publiée au Journal officiel n°9. Le décret exécutif n°22-57 du 2 février, signé par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, abroge les dispositions du décret exécutif n°22-49 du 19 janvier 2022 portant déclassement d’une parcelle de la forêt domaniale parc zoologique et des loisirs d’Alger, commune de Hydra, wilaya d’Alger, du régime forestier national, destinée à la réalisation d’une cité du cinéma. Ce nouveau décret a été publié lundi 14 février au Journal officiel.

 Aucune explication n’a été fournie sur les raisons de cette annulation. C’est à se demander quelles sont les motivations du gouvernement derrière une telle rétractation. Le premier responsable du secteur de l’Agriculture, dont cette superficie est sous la coupe de son ministère, devrait probablement se prononcer sur la question avec de plus amples détails dans les jours à venir. Il y a un mois, la décision de grignoter une partie du parc zoologique de Ben Aknoun pour réaliser la cité du cinéma avait provoqué un tollé de critiques sur les réseaux sociaux en raison du manque d’espaces verts et de parcs dans la capitale, car confrontés à une urbanisation anarchique et la prédation de leurs espaces. 
 

Controverse
Il faut dire que le parc zoologique et de loisirs de Ben Aknoun n’est pas à sa première polémique. Le site est devenu même depuis une dizaine d’années un sujet de controverse. Il a toujours suscité l’intérêt des investisseurs, mais sans grand impact. Théoriquement, plusieurs projets ont été annoncés pour sa réhabilitation. La concrétisation quant à elle n’a jamais vu le jour à cause de plusieurs contraintes (administratives, managériales) rencontrées sur le terrain.

 En 2013, le Bureau national d’études pour le développement rural (Bneder) a été chargé, dans le cadre d’un contrat pour le compte de la Conservation des forêts de la wilaya d’Alger, de l’élaboration de l’étude de faisabilité technique du projet de réhabilitation de la forêt récréative. Six mois après, une étude complète a été présentée au ministère de l’Agriculture et validée par les quatre ministres qui se sont succédé (Abdelwahab Nouri, le 29 novembre 2014, Abdelkader Kadi, le 2 juin 2015, ensuite Sid Ahmed Ferroukhi, en octobre 2015 et enfin et Abdeslem Chelghoum en 2016). Le projet était évalué à 24 milliards de dinars.

 Sa concrétisation n’a pas eu lieu. Ce n’est qu’en 2018 qu’un investissement de 59 milliards de dinars a été engagé (prêt bancaire) pour la réhabilitation et la modernisation du parc. Le contrat avait été «cédé» au Pdg de la Société d’investissement hôtelière (SIH), Hamid Melzi, actuellement en prison pour des affaires de corruption. Le projet a, une fois de plus, été mis en « stand-by ».

 Actuellement, la superficie du parc avoisine les 309 hectares, après réévaluation, dont 200 hectares de forêt. Avec la forêt de Bainem, le parc zoologique de Ben Aknoun constitue l’un des rares endroits de détente pour les habitants de la capitale. 

Créé en 1982 et mis sous tutelle du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, il est aujourd’hui dans un état catastrophique. Une situation qui ne l’a pas épargné de devenir un vrai laboratoire d’essai livré à toutes sortes de spéculations. 

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