Cela fait des années qu’une anarchie indescriptible sévit sur l’avenue Kitouni Abdelmalek, une artère névralgique en plein centre-ville de Constantine, reliant la place des Martyrs à la RN27, près de la cité Boudraâ Salah.
Un chaos «organisé» semble s’installer dans la durée, concentrant tous les maux de la circulation dans la ville et que rien ne semble changer, alors que les autorités tardent encore à agir avec fermeté pour imposer l’ordre et le respect de la loi et mettre fin à cette situation qui a usé les nerfs des usagers de ce tronçon et porté atteinte à la quiétude des riverains. «Depuis la démolition de la station de bus Boumezzou pour la construction des hôtels Novotel et Ibis, et le transfert des bus vers cette partie de la ville, il est devenu impossible de circuler, surtout que ces bus stationnent pour une longue durée sur les lieux, occupant d’une manière anarchique la chaussée et créant des embouteillages énormes durant les heures de pointe», déplore un automobiliste.
De leur part, les chauffeurs de taxi et bien qu’ils n’aient pas une station bien réglementée font face à une concurrence déloyale de la part des chauffeurs clandestins, plus connus par «les fraudeurs», qui continuent de faire la loi sur cette artère. En plus des stationnements anarchiques sur une voie déjà exiguë, ils se permettent de squatter une grande partie de la chaussée, alors que d’autres n’hésitent pas à faire des manœuvres et des demi-tours gênant énormément la circulation. «Nous avons l’impression que ces fraudeurs jouissent d’une impunité totale, alors que les chauffeurs de taxi disposent déjà d’une station à la rue Abdelhamid Bouderbala (ex-Petit), près de l’ancien tribunal du boulevard Belouizdad, mais ils continuent de la bouder», s’insurge un automobiliste.
Malgré l’intervention sporadique des agents de l’ordre, affectés vers cette artère pour dissuader les contrevenants, rien ne semble arrêter ces derniers, qui reviennent encore une fois ces agents partis. Mais le problème qui transforme cette partie de la ville en un véritable point noir, réside dans les embouteillages enregistrés en fin d’après-midi où les bus qui prennent la descente ne peuvent même pas passer.
Une sérieuse dégradation
Un peu plus bas et aux alentours de la cité Hattabia, c’est un autre décor fait de voitures stationnées anarchiquement sur les deux bords de la chaussée, à proximité des ateliers de mécaniciens à ciel ouvert, ce qui donne à la circulation un véritable exercice d’acrobatie au volant. «On ne peut qualifier autrement cette débandade qui règne dans cette partie de la ville, ce qui crée des bouchons à longueur de journée, ajoutez à cela le danger qui guette les écoliers qui fréquentent un établissement situé à quelques dizaines de mètres des lieux», déplore un habitant. L’avenue Kitouni Abdelmalek connaît aussi depuis des années une sérieuse dégradation de la chaussée, notamment sur le tronçon menant vers la cité Boudraâ Salah où la voie est devenue impraticable.
Toutefois rien n’a été fait pour y remédier, en dépit des nombreuses promesses des responsables. «Il semble que cette partie de la ville ne figure pas sur la liste des priorités des autorités, pourtant ces dernières sont bien au fait des conditions déplorables dans lesquelles nous vivons depuis des décennies», s’indignent des résidents de la cité Boudraâ Salah.