Est-ce une réaction à la crainte suscitée par sa notoriété exceptionnelle ? L'icône de la chanson, Taylor Swift, se retrouve une fois de plus au centre d'une théorie du complot, cette fois-ci aux côtés de son petit ami, la star du football américain, et du président Joe Biden.
Le couple formé par Taylor Swift et Travis Kelce déchaîne les médias depuis des mois. D'un côté, la richissime star de la pop qui remplit les stades, bat des records et fréquente des célébrités d'Hollywood tout en cultivant une image de simplicité ; de l'autre, le grand joueur de football américain des Kansas City Chiefs, aux yeux malicieux, à la fois fêtard et "bon gars". Leur romance, fortement médiatisée, semble si parfaite qu'elle pourrait servir de trame à une comédie romantique.
Cependant, des commentateurs et personnalités de droite, grinçant des dents, ont commencé à propager massivement une théorie du complot, surpassant en inventivité celles qui l'ont précédée. Selon eux, cette histoire d'amour serait montée de toutes pièces, servant uniquement à préparer le terrain pour une annonce publique et retentissante de Taylor Swift soutenant le démocrate Joe Biden avant l'élection présidentielle de novembre.
Dans le même ordre d'idées, de nombreux conservateurs affirment que le Super Bowl du 11 février, auquel participera l'équipe de Travis Kelce après sa victoire contre les Ravens dimanche, sera truqué. Ils s'assureraient ainsi que les Kansas City Chiefs remportent le match, apportant ainsi une gloire indirecte au président en fonction.
Certains commentateurs, tels que le républicain Vivek Ramaswamy, ont suggéré que cette prétendue histoire d'amour servirait de prétexte à une annonce majeure de soutien à un candidat présidentiel cet automne. D'autres, comme Mike Crispi, un commentateur pro-Trump, vont jusqu'à affirmer que "TOUT LE MONDE sait que Taylor Swift et Travis Kelce, c'est une supercherie et que le Super Bowl est truqué". La commentatrice d'extrême droite Laura Loomer va encore plus loin, déclarant que "l'opération psychologique d'ingérence électorale des démocrates avec Taylor Swift est en train de se dérouler au grand jour".
Certains propagateurs de cette théorie en profitent également pour affubler Travis Kelce du surnom péjoratif de "Monsieur Pfizer" en raison de sa promotion du vaccin contre le Covid de cette entreprise, ce qui irrite les opposants au vaccin. De son côté, Taylor Swift, adorée par des millions de fans aux États-Unis et dans le monde, suscite depuis quelques années la rancœur voire la haine de certains milieux conservateurs.
Longtemps discrète sur ses opinions politiques, la chanteuse avait révélé son soutien à deux démocrates dans le Tennessee en 2018. En 2020, elle avait officiellement annoncé son soutien à Joe Biden, accusant Donald Trump d'avoir "attisé les flammes du suprémacisme blanc et du racisme pendant tout son mandat". Bien que l'impact exact de cet appui soit difficile à évaluer, Taylor Swift est très populaire auprès des jeunes femmes en âge de voter et a la capacité de mobiliser une partie de la jeunesse en les encourageant à s'inscrire pour voter.
Entre rumeurs et engagements politiques véritables, l'artiste, qui a milité pour les droits des personnes LGBT+ et s'est opposée à la décision de la Cour suprême de supprimer la garantie constitutionnelle du droit à avorter, est la cible de rumeurs et de théories du complot variées, allant de son prétendu statut de pion du Pentagone à l'accusation qu'elle pratique la magie noire pendant ses concerts. Récemment, de fausses images pornographiques la mettant en scène ont été diffusées sur les réseaux sociaux, provoquant temporairement le blocage de la recherche "Taylor Swift" sur certaines plates-formes.