Le nouveau secrétaire général de l’UGTA, Amar Takjout, a décliné hier les grandes lignes de son programme en assurant qu’il sera l’homme du rassemblement dans le but de «rebâtir cette organisation syndicale et de renforcer sa représentativité».
L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a désormais un nouveau secrétaire général. Il s’agit de Amar Takjout, qui a été plébiscité lors du 14e congrès extraordinaire qui s’est ouvert hier à l’hôtel Sheraton d’Alger.
Annoncée par le bureau du congrès présidé par Hamou Touahria, secrétaire général par intérim depuis la démission de Salim Labatcha en mars dernier, la candidature de Amar Takjout a été approuvée par les quelque 800 congressistes participant à ce rendez-vous organique que la Centrale syndicale a placé sous le thème de la réunification et du renouveau.
C’est sous un tonnerre d’applaudissements et des youyous de joie que le nouveau secrétaire général a rejoint le pupitre, suivi d’une foule compacte de congressistes qui scandaient à tue-tête «Maak ya Amar (nous sommes avec toi Amar)».
Le nouveau secrétaire général a ainsi pris la parole pour d’abord remercier les congressistes d’avoir placé leur confiance en lui en l’élisant à la tête de l’UGTA pour un mandat de cinq ans. Amar Takjout a rappelé l’importance de reconstruire cette confiance perdue au sein de cette organisation syndicale la plus influente du pays en affirmant qu’un mouvement syndical ne peut être fort que par sa base militante.
Dans son discours, il est revenu sur l’histoire de l’UGTA depuis sa création le 24 février 1956 en insistant sur son rôle important durant la Guerre de Libération nationale et sa participation à la construction de l’Algérie indépendante dès 1962.
M. Takjout a cité Aïssat Idir, tué par l’armée coloniale, et Abdelhak Benhamouda, assassiné par les hordes terroristes, comme symboles du militantisme sincère et du sacrifice pour la défense de l’Algérie. «Le premier a sacrifié sa vie pour que l’Algérie soit indépendante. Le deuxième l’a fait pour que la République reste debout», a-t-il précisé. Pour Amar Takjout, l’histoire de l’UGTA doit être «une source d’inspiration» pour bien encadrer et guider l’action de ce mouvement syndical et lui permettre de se renforcer davantage dans l’intérêt de l’Algérie.
Rebâtir l’UGTA
Amar Takjout a ensuite abordé la situation interne à l’UGTA en affirmant qu’il «ne sera pas l’homme de l’exclusion» mais plutôt «celui du rassemblement» dans le but de «rebâtir cette organisation syndicale, de renforcer sa représentativité aussi bien au niveau national qu’international».
Mais, a-t-il précisé, il ne sera pas celui qui va cautionner les dépassements, soulignant que «l’UGTA doit retrouver sa légitimité» au niveau de l’ensemble de ses structures de base. Le nouveau secrétaire général a souligné qu’«il ne suffit pas d’élire des personnes à des postes de responsabilité».
Le plus important, selon lui, est de «mettre en place une feuille de route, une vision, un programme de développement et de reconstruction» pour que l’UGTA retrouve ses lettres de noblesse. Il a plaidé dans ce sens pour «le débat d’idées» afin d’instaurer «la culture du dialogue» et arriver à être une «véritable force de proposition».
Le dialogue doit être, selon lui, une constance à l’UGTA afin de favoriser des débats constructifs qui permettront à cette organisation de se distinguer par rapport aux autres, mais aussi de mieux défendre les intérêts moraux et matériels des travailleurs lors des négociations à tous les niveaux.
M. Takjout, qui a décliné les grandes lignes de son programme de renouveau au sein de l’UGTA, a en outre évoqué l'importance d’intensifier la formation des représentants syndicaux afin de préparer l’organisation à faire face aux défis futurs. Il estime que l’UGTA doit aller au-delà des revendications d’ordre matériel. Elle doit investir à nouveau le terrain syndical pour consolider sa place sur la scène nationale en tant que partenaire social incontournable qui apporte sa contribution dans la reconstruction et le développement de l’économie nationale.
Le nouveau secrétaire général de l’UGTA considère aussi que le renouveau syndical qu’il incarne vise également à placer le travailleur au cœur de ce développement économique national. L’UGTA aussi, selon lui, doit mener les batailles à l’international afin de reconquérir les espaces perdus.
Avant d'être élu à la tête de l’UGTA, Amar Takjout était secrétaire général de l’Union de wilaya d’Alger. Durant sa longue carrière de syndicaliste, M.Takjout a occupé d’autres postes électifs comme celui de la Fédération nationale des travailleurs du textile et cuir.
Les travaux du 14e congrès extraordinaire s’achèveront aujourd’hui avec notamment l’annonce de la composante de la Commission exécutive nationale (CEN).