Alors qu’elle prédisait un pic de la demande en 2030 : L’AIE s’inquiète du déclin de l’offre mondiale de gaz

14/10/2024 mis à jour: 05:38
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La demande de gaz naturel a nettement augmenté en 2024, et devrait rester sur une courbe ascendante en 2025, alors que l’offre ne cesse de décliner, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui avertit que cela pourrait conduire à une situation de pénurie d’approvisionnement en gaz à court terme.

Dans un récent rapport, l’AIE change donc d’approche sur l’importance des ressources gazières. Alors qu’elle prédisait que la demande de pétrole et de gaz atteindrait son pic avant 2030, estimant même que le monde n’avait pas besoin d’investissements supplémentaires dans la production de ces deux hydrocarbures, l’AIE change aujourd’hui d’avis, augurant une pénurie de gaz si rien n’est entrepris pour équilibrer l’offre et la demande. L’Agence estime désormais que «les producteurs et les consommateurs doivent travailler ensemble pour garantir la sécurité des approvisionnements mondiaux en gaz, dans un contexte de déclin de l’offre et de préoccupations géopolitiques croissantes».

Le rapport révèle que les marchés restent sensibles aux évolutions inattendues de l’offre et de la demande, soulignant l’accroissement du rôle du GNL dans le commerce mondial du gaz, dans le sillage de la crise énergétique mondiale.

Marchés du gaz plus «volatils»

Selon la dernière édition du rapport annuel de l’AIE sur la sécurité de l’approvisionnement en gaz, «la demande mondiale de gaz devrait augmenter de plus de 2,5% en 2024, et une croissance similaire est attendue en 2025. Les marchés asiatiques en forte croissance sont à l›origine d›une grande partie de cette augmentation, tandis qu›un rebond de la demande de gaz industriel en Europe y contribue également, même si elle reste bien en deçà de ses niveaux d›avant la crise».

La croissance de la demande mondiale de gaz, «que nous observons cette année et qui se dessine pour l’année prochaine, reflète la reprise progressive après une crise énergétique mondiale qui a durement touché les marchés», souligne notamment Keisuke Sadamori, directeur des marchés énergétiques et de la sécurité de l’AIE.

«Mais l’équilibre entre les tendances de l’offre et de la demande est fragile, avec des risques évidents de volatilité future. Les producteurs et les consommateurs doivent travailler en étroite collaboration pour traverser cette période d’incertitudes tout en tenant compte de la nécessité de faire progresser les transitions vers des énergies propres pour assurer un avenir sûr et durable.»

Par ailleurs, les contraintes dans le canal de Panama et la mer Rouge continuent d’avoir un impact sur le transport maritime. Elles mettent en évidence, selon l’AIE, les vulnérabilités potentielles du commerce du GNL dans un marché mondial du gaz de plus en plus interconnecté.

L’AIE met en garde contre des marchés internationaux du gaz plus volatils en 2025, rappelant que «l’une des principales incertitudes à l’approche de l’hiver 2024-25 dans l’hémisphère nord est le transit du gaz russe via l’Ukraine, les contrats existants devant expirer fin 2024». Cela pourrait signifier, selon l’Agence, la fin de toutes les livraisons de gaz par pipeline vers l’Europe depuis la Russie via l’Ukraine, ce qui nécessiterait des importations de GNL plus importantes en 2025 et conduirait par conséquent à un bilan gazier mondial plus serré. 
 

 

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