Selon le directeur du développement agricole et rural dans les zones arides et semi-arides au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Messaoud Bendridi, l’opération d’approvisionnement des minoteries en blé est régulière.
Elle se fait au niveau de 411 minoteries pour la farine et 145 pour la semoule. Le représentant du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) qui intervenait sur les ondes de la radio nationale (chaîne I), a assuré par ailleurs que les stocks stratégiques sont suffisants pour faire face à la demande et qu’il n’y a pas de craintes sur une éventuelle pénurie. Ce que le premier responsable du secteur a déjà souligné le 20 mars dernier, précisant que le pays détient un «stock suffisant jusqu’à la fin de l’année 2022» et ajoutant que «le stock du blé tendre suffira jusqu’au mois d’août 2022».
Cependant, si la disponibilité est là comme souligné à chaque sortie médiatique, elle ne se reflète pas sur le terrain, particulièrement pour la semoule. Ce produit se fait en effet de plus en plus rare sur le marché. La tension sur la semoule s’est faite ressentir bien avant l’arrivée du mois sacré et se poursuit encore dans de nombreuses wilayas. Et pourtant, en prévision de ce mois, des mesures ont été mises en œuvre pour garantir l’approvisionnement des marchés.
A titre d’exemple, la semaine dernière, la direction régionale du commerce de Blida qui couvre plusieurs wilayas du centre (Blida, Tizi Ouzou, Bouira, Médéa, Aïn Defla et Djelfa) a fait part de la hausse de production de semoule et de farine. Les prévisions de la DRC portent sur une production de 158,39 quintaux/jour (qx/J), contre 186,88 qx/J de farine.
Les services concernés ont également indiqué que neuf minoteries de cette wilaya sont approvisionnées régulièrement en blé dur et tendre par l’Office national interprofessionnel des céréales (CCLS).
Pour le lait aussi, l’on assure du côté du MADR que la matière première est disponible. Messaoud Bendridia a confirmé l’approvisionnement de 119 laiteries, dont 15 appartiennent au groupe «Giplait» et 104 sont des laiteries privées à l’échelle nationale. Il a également indiqué que la production du lait cru avoisine les 60 millions de litres par mois.
A souligner dans ce sillage que 5000 tonnes de poudre de lait sont distribuées pour soutenir les opérations d’approvisionnement du marché national, notamment au niveau des zones d’ombre.
L’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) qui assure cette opération injecte mensuellement une quantité de 14.79 tonnes au profit de 119 laiteries (104 privées et 15 relevant du groupe Giplait). Une quantité qui permet la production de 141 543 689 litres de lait soit une moyenne de 4.7 millions de litres/ jour.
Comment expliquer alors cette cacophonie en matière de distribution puisque la production est au rendez-vous ? Quel impact pour les mesures annoncées dans l’objectif d’améliorer les conditions de commercialisation de ce produit ?
Des questions en quête de réponse alors que le ministre de l’Agriculture a annoncé l’engagement d’une mesure pour assurer une meilleure distribution du lait en sachet subventionné à travers l’ensemble du territoire et surtout dans les zones d’ombre. Le ministère du Commerce a pour sa part indiqué qu’un nouveau schéma est en préparation dans ce cadre.
En attendant que cette nouvelle carte de distribution soit mise en application de manière efficiente et efficace, les perturbations restent de mise. Mais, il est clair que la frénésie qui s’empare des consommateurs pendant ce mois n’explique à elle seule cette situation.
Les raisons sont à chercher dans l’ensemble des maillons de la chaîne de distribution dominée par l’informel, que ce soit pour la semoule, le lait, la pomme de terre, la viande ou tout autre produit alimentaire.