L’économie européenne reste plombée par les déboires du secteur industriel, où l’activité continue de chuter bien qu’à un rythme légèrement ralenti : l’indice PMI pour l’industrie manufacturière s’est établi à 43,7 (contre 42,7 en juillet). L’inquiétude persiste sur la consommation et l’investissement des ménages et entreprises freinés par le resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et des perspectives moroses.
Le repli de l’activité du secteur privé en zone euro s’est aggravé en août, la mauvaise santé de l’industrie manufacturière, atteignant désormais les entreprises de services, sur fond d’affaiblissement persistant de la demande, selon l’indice PMI Flash publié hier par S&P Global. L’indice, calculé sur la base de sondages d’entreprises, est tombé à 47 en août, contre 48,6 en juillet (chiffre révisé). Un chiffre supérieur à 50 signale une croissance de l’activité, tandis qu’un chiffre en-deçà indique une contraction. C’est le plus bas niveau de l’indice depuis 33 mois, l’activité se contractant à un rythme inédit depuis l’automne 2020 et la première année de la pandémie.
L’économie européenne reste plombée par les déboires du secteur industriel, où l’activité continue de chuter bien qu’à un rythme légèrement ralenti : l’indice PMI pour l’industrie manufacturière s’est établi à 43,7 (contre 42,7 en juillet). «Ce secteur s’est quelque peu redressé, la baisse des carnets de commandes ralentit, tout comme les opérations de déstockage, et la confiance des industriels sur un rebond de l’activité dans les douze mois s’est renforcée», mais «tout renversement de tendance ne pourra se produire avant le premier trimestre 2024», indique Cyrus de la Rubia, économiste de Hamburg Commercial Bank cité par S&P Global.
Surtout, l’assombrissement de la conjoncture gagne le secteur des services, qui continuait jusque-là de résister malgré un net ralentissement, mais s’affiche désormais en contraction : en août, le PMI services a brusquement chuté à 48,3 (contre 50,9 en juillet). L’inquiétude persiste sur la consommation et l’investissement des ménages et entreprises freinés par le resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et des perspectives moroses, et ce, à l’heure où les tensions inflationnistes font leur retour, nourries par des salaires renforcés sur fond de productivité amoindrie, selon la note d’analyse de S&P Global.
La détérioration de la conjoncture reste particulièrement marquée en Allemagne, qui enregistre en Europe la plus forte baisse d’activité globale, avec une industrie toujours en berne mais aussi un net repli des services, le plus marqué depuis la crise financière de 2008-2009 si on exclut la période de pandémie. En France, l’activité du secteur privé a enregistré son plus fort repli depuis novembre 2020 (à 46,6), s’aggravant notamment dans le secteur des services.
Sur la base du PMI d’août, la note de S&P Global dit anticiper une contraction de l’économie de la zone euro de 0,2% au troisième trimestre. Le Produit intérieur brut (PIB) des 20 pays partageant la monnaie unique avait progressé de 0,3% entre avril et juin en glissement trimestriel, selon Eurostat, après avoir stagné au premier trimestre, plombé par les difficultés de l’Allemagne et les hausses des taux d’intérêt sur fond d’inflation élevée.