Alors que le bilan de l’agression sioniste a dépassé les 32 000 morts à Ghaza : Massacres à Rafah et à Deir Al Balah

26/03/2024 mis à jour: 00:49
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Photo : D. R.

«Plus de 27 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans des raids israéliens qui ont visé cinq habitations à Rafah depuis dimanche matin»,  rapporte l’agence  Wafa.

L’armée d’occupation sioniste a poursuivi, ce lundi, son opération d’envergure contre l’hôpital Al Shifa dans la ville de Ghaza ainsi que les hôpitaux Al Nasser et Al Amal à Khan Younès. A l’hôpital Al Shifa, l’offensive israélienne en est à son huitième jour. Elle aurait fait 170 morts parmi les combattants palestiniens depuis le début de cette opération, soutient l’armée israélienne. 500 autres auraient été arrêtés.

A Khan Younès, l’assaut donné dimanche par les forces d’occupation sionistes, dans le secteur d’Al Amal qui abrite plusieurs complexes hospitaliers, aurait fait une vingtaine de morts côté palestinien, rapporte l’AFP. Le Croissant-Rouge palestinien a affirmé de son côté que de nombreux malades et de déplacés ont été évacués de l’hôpital Al Amal.

L’agence d’information palestinienne Wafa a indiqué hier, à propos de ces opérations, qu’un certain nombre de morts et de blessés ont été enregistrés suite à des frappes aériennes soutenues par des obus d’artillerie ainsi que des tirs nourris de chars et de blindés autour de l’hôpital Al Shifa, à l’ouest de la ville de Ghaza.

Des sources locales ont précisé, poursuit Wafa, que les forces d’occupation ont demandé par haut-parleur l’évacuation immédiate du complexe médical Al Shifa, à Haï Al Rimel.

Outre les assauts donnés contre les hôpitaux suscités, la situation en Palestine occupée et particulièrement dans la bande de Ghaza en ce 171e jour de guerre contre le  peuple palestinien a été marquée  par une série de raids intensifs qui ont ciblé plusieurs secteurs de l’enclave martyrisée, spécialement à Deir Al Balah, Khan Younès et Rafah. A Deir Al Balah, au centre de la bande de Ghaza, un raid ayant ciblé une habitation de la famille Salmane a fait 22 morts, selon l’agence Wafa.

Une autre tuerie a fait 6 morts non loin de là, dans la localité d’Al Maghariqa. La veille, un autre carnage a été commis, cette fois à Rafah où «plus de 27 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans des raids israéliens qui ont visé cinq maisons depuis dimanche matin», rapporte l’agence de presse palestinienne.

A Rafah toujours, un nombre indéterminé de morts et de blessés ont été déplorés hier suite à une attaque contre le domicile de la famille Barhoum, au camp de Yabna, à l’ouest de la ville. D’après Al Jazeera, ce sont exactement quatre membres de cette famille qui ont péri au cours de cette attaque.

L’UNRWA interdite de livrer de l’aide humanitaire

A Khan Younès, l’occupant continue à faire le siège de l’hôpital Al Nasser et Al Amal, condamnant les accès vers les deux hôpitaux au milieu de pilonnages massifs.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait savoir hier que différents engins et véhicules militaires encerclent l’hôpital Al Amal, ajoutant que ses équipes sont en danger et que les forces d’occupation mènent une vaste opération de destruction à coup de bulldozer au sein de cet établissement sanitaire.

L’on apprend par ailleurs que 6 dépouilles mortelles ont été extraites de sous les gravats suite à des bombardements qui se sont acharnés sur le secteur de Hamad, au nord de Khan Younès. L’aviation et l’artillerie israéliennes ont déclenché des frappes également sur le quartier d’Al Qarara, au nord de Khan Younès. Les dépouilles de 6 victimes ont été extraites des décombres suite au bombardement de cette zone, indique Al Jazeera.

Comme si les restrictions abominables imposées par Israël ne suffisaient pas, l’Etat hébreu vient de signifier à l’Unrwa son interdiction de livraison de toute aide humanitaire au nord de la bande de Ghaza. «A partir d’aujourd’hui (dimanche, ndlr), l’Unrwa, principale bouée de sauvetage pour les réfugiés de Palestine, se voit refuser le droit de fournir une aide vitale au nord de Ghaza», a annoncé Philippe Lazzarini, le chef de l’agence onusienne, sur la plateforme X.

«Malgré la tragédie qui se déroule sous nos yeux, les autorités israéliennes ont informé l’ONU qu’elles n’approuveraient plus aucun convoi de nourriture de l’UNRWA vers le Nord» a-t-il précisé. «C’est scandaleux et cela rend intentionnel l’obstruction de l’aide vitale lors d’une famine provoquée par l’homme», s’emporte le patron de l’Unrwa.

«Ces restrictions doivent être levées» plaide-t-il, avant de souligner : «L’Unrwa est la plus grande organisation ayant la plus grande portée auprès des communautés déplacées à Ghaza. En l’empêchant de remplir son mandat à Ghaza, le temps s’écoulera plus vite vers la famine et beaucoup d’autres mourront de faim, de déshydratation et de manque d’abri.

Cela ne peut pas arriver, cela ne ferait qu’entacher notre humanité collective». L’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens n’était plus en mesure de distribuer de l’aide au nord de Ghaza depuis le 29 janvier, selon sa porte-parole Juliette Touma.

Cette interdiction «est un autre clou dans le cercueil» de l’action vitale dont sont privés les Ghazaouis, dénonce la porte-parole de l’Unrwa. «Empêcher l’Unrwa d’apporter de la nourriture, c’est en fait refuser la possibilité de survivre à des gens qui ont faim», s’est indigné le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, appelant à reconsidérer «urgemment» cette décision.

«Les femmes de Ghaza accouchent sans eau»

Un autre signe de la dégradation épouvantable du cadre de vie à Ghaza : les conditions d’accouchement effroyables des femmes ghazaouies. «Les femmes de Ghaza accouchent sans eau. Elles n’ont ni nourriture, ni tentes, ni toilettes. Elles vivent l’inimaginable», a alerté dimanche la directrice exécutive de l’agence ONU Femmes, Sima Bahous, dans un message publié sur le réseau X.

«Ce dont les femmes de Ghaza ont besoin en ce moment, c’est d’un cessez-le-feu et de secours», a-t-elle insisté. Plus de 9000 femmes ont été tuées et plus de 23 000 autres ont été blessées jusqu’au 10 mars dernier dans la bande de Ghaza d’après les autorités sanitaires locales qui ajoutent que plus de 2000 Palestiniennes sont au nombre des disparus. En outre, plus de 60 000 femmes enceintes vivent une grossesse extrêmement compliquée par manque de soins et de nourriture.

Alors que la situation est plus infernale que jamais dans ce territoire dévasté après plus de cinq mois de massacres, le Conseil de sécurité des Nations unies devait se réunir hier soir pour trancher sur une nouvelle résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat en Palestine.

Ce projet de résolution a été proposé cette fois par les membres élus, c’est-à-dire les membres non permanents dont fait partie l’Algérie, du Conseil de sécurité. Ils ont «négocié tout le week-end avec les Etats-Unis pour tenter d’éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques, qui ont fait part d’un certain optimisme sur l’issue du vote», note l’AFP.

«Nous prévoyons, sauf rebondissement de dernière minute, que la résolution sera adoptée et que les Etats-Unis ne voteront pas contre», a assuré dimanche un diplomate à l’agence de presse française. Le texte soumis au vote «exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois de Ramadhan» et doit «mener à un cessez-le-feu durable et permanent» explique l’AFP.

En outre, le projet «exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages» et réclame «la levée de tous les obstacles à l’aide humanitaire». Vendredi, le projet de résolution proposé par les Etats-Unis a buté, rappelle-t-on, sur le veto russe et chinois. «Nous nous sommes opposés au texte américain parce qu’il n’appelait pas clairement à un cessez-le-feu», a précisé le ministère chinois des Affaires étrangères cité par Al Jazeera.

Le bilan de l’agression sioniste contre Ghaza s’est alourdi à 32 333 morts et 74 964 blessés, a indiqué hier le ministère de la Santé de la bande de Ghaza. Onze massacres ont été commis en vingt-quatre heures, entre dimanche soir et lundi matin, selon la même source, faisant 107 morts et 176 blessés. 


Le CS adopte une résolution exigeant un «cessez-le-feu immédiat»

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté hier une résolution exigeant un «cessez-le-feu immédiat pour le mois de Ramadhan» à Ghaza, ouvrant la voie à la fin de près de 6 mois d’agression génocidaire de l’entité sioniste contre la population de cette enclave palestinienne.

Rejeté plusieurs fois par les Etats-Unis qui ont utilisé leur droit de veto, l’appel à un «cessez-le-feu immédiat» à Ghaza a été adopté après l’abstention des Etats-Unis.

La résolution a été adoptée, en effet, par 14 voix pour, et une abstention. La résolution «exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois de Ramadhan», devant «mener à un cessez-le-feu durable». Le projet de résolution adopté a été présenté par les dix membres élus de l’organe onusien «E-10» dans l’objectif de promouvoir un cessez-le-feu «immédiat, durable et sans conditions» à Ghaza.

Au sein du groupe dit «E-10», l’Algérie a été à l’origine dudit projet de résolution dont elle a négocié le contenu avec les autres membres du Conseil de sécurité. Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est félicité de l’adoption de ce texte résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat à Ghaza et la libération des otages.

Il a, par aileurs, appelé à la mise en œuvre de cette résolution. «Le Conseil de sécurité vient d’approuver une résolution très attendue sur Ghaza, exigeant un cessez-le-feu immédiat et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages.

Cette résolution doit être mise en œuvre. Un échec serait impardonnable», a écrit Guterres sur la plateforme X (anciennement Twitter). A. Z.

 

 

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