Alors que la «phase intensive» de la guerre contre la population palestinienne touche à sa fin : Raids massifs sur Ghaza et barrage de roquettes sur Israël

17/01/2024 mis à jour: 03:02
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Photo : D. R.

Tandis que les forces d’occupation israéliennes ont annoncé que «l’étape intensive» de leur guerre punitive contre le peuple palestinien «sera bientôt terminée», les attaques indiscriminées de l’armada sioniste ont continué à semer sauvagement la mort dans la Bande de Ghaza. Pendant ce temps, une cinquantaine de roquettes ont été tirées hier sur la ville de Netivot, au sud d’Israël, sans faire de victimes.

Ghaza, jour 102. Les mêmes scènes d’horreur et de désolation se poursuivent. Ghaza déchiquetée de partout. Ghaza exsangue et totalement livrée à elle-même. Dernier bilan des massacres sionistes : 24 285 morts et 61 154 blessés depuis le début de l’expédition punitive contre le peuple palestinien, selon les autorités sanitaires du territoire dévasté.

Durant la seule nuit de lundi à mardi, au moins 78 personnes ont été tuées et de nombreuses autres ont été blessées suite à des bombardements aériens et des tirs d’artillerie qui ont ciblé plusieurs secteurs de l’enclave martyrisée, d’après le Bureau gouvernemental des médias de Ghaza cité par l’AFP.

Ces nouveaux cortèges de victimes civiles surviennent alors qu’Israël a annoncé son intention de réduire ses opérations dans la Bande de Ghaza.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré, en effet, selon des propos rapportés hier par l’AFP : «Au début de la guerre, nous avons clairement dit que l’étape intensive des opérations durerait approximativement trois mois. Dans le nord de Ghaza, cette phase touche à sa fin. Dans le Sud, nous allons y parvenir et cela se terminera bientôt.»

L’armée sioniste a par ailleurs fait part du «retrait lundi de Ghaza d’une de ses quatre divisions engagées depuis le 27 octobre» indique l’AFP qui précise dans la foulée : «Le gouvernement israélien martèle dans le même temps que la guerre sera longue, et a approuvé un budget pour 2024 alourdi de 15 milliards de dollars de dépenses pour faire face à son coût.» Sur le terrain, la campagne militaire israélienne est en train sérieusement de s’enliser.

L’occupant a encore fait état hier de la mort de deux soldats, ce qui porte à 190 le bilan des pertes humaines enregistrées par l’armée de l’Etat hébreu depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre 2023. Et malgré l’intensité des frappes, malgré les pilonnages massifs, malgré l’ampleur des destructions infligées à Ghaza, Israël n’a réussi ni à «anéantir» Hamas ni à libérer les otages, comme l’a souligné Abou Obeida, le porte-parole des Brigade Azeddine Al Qassam, dimanche dernier.

Hamas, faut-il le signaler, a annoncé avant-hier la mort de deux otages israéliens. Le mouvement de résistance palestinien a tenu à préciser que les deux otages «ont été tués dans des bombardements sionistes sur Ghaza».

«Le plus grand déplacement du peuple palestinien»

Dressant le bilan des attaques israéliennes entre lundi et mardi, l’agence Wafa résume : «Selon des sources médicales, l’occupant israélien a commis 12 massacres contre des familles de la Bande de Ghaza qui ont fait au total 132 morts et 252 blessés au cours des dernières vingt-quatre heures.»

Parmi ces 132 morts, 20 ont été enregistrés «suite au bombardement d’une habitation appartenant à la famille Al Soussi, à Haï Al Sabra, au centre de la ville de Ghaza», informe l’agence Wafa.

La même source ajoute que 11 Palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés lundi soir «dans des frappes qui ont ciblé une maison de la famille Al Haddad à Haï Al Zaytoun, au sud-est de la ville de Ghaza». Le carnage n’a laissé qu’une survivante au sein de sa famille : Shahd Harbi Al Haddad et «elle a été grièvement blessée».

Une dizaine de morts au moins ont été par ailleurs recensés après un raid aérien contre une maison au sud de la capitale de l’enclave palestinienne. «7 autres citoyens sont tombés en martyrs à proximité de l’hôpital Nasser, dans la même ville», poursuit Wafa.

Dans les autres régions du territoire assiégé, des dizaines de personnes ont péri dans des bombardements qui ont ciblé divers secteurs du centre et du sud de la Bande de Ghaza, aux camps d’Al Maghazi et Al Bureij, notamment, ainsi qu’à Khan Younès et Rafah. D’après Al Jazeera, au moins 8 personnes, dont 4 enfants, ont été tuées dans des frappes à Khan Younès.

Parallèlement à ces attaques, un barrage de roquettes a déferlé hier sur Israël. Selon plusieurs médias, une cinquantaine de roquettes se sont abattues sur la ville de Netivot, au sud d’Israël. L’AFP assure : «Des roquettes ont été tirées dans la matinée de Ghaza vers le sud d’Israël sans faire de blessés, ont indiqué les autorités israéliennes.

Elles ont pour la plupart été interceptées par le système anti-missiles Dôme de fer au-dessus d’Ofakim.» A noter également cette attaque à la voiture bélier, lundi 15 janvier, à Raanana, au nord-est de Tel-Aviv, qui a fait un mort et 17 blessés.

Alors que rien ne laisse espérer une quelconque trêve dans l’immédiat, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a souligné une nouvelle fois l’urgence d’un cessez-le-feu pour sauver la population martyre de Ghaza. Dans un message posté sur le réseau social X, il écrit : «Nous avons besoin d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Ghaza.

Il faut garantir qu’une aide suffisante arrive là où elle est nécessaire» et «faciliter la libération des otages pour éteindre les flammes d’une guerre plus large».

Lors d’un point de presse, il revient à la charge : «Nous continuons de demander un accès humanitaire rapide, sûr, sans obstacle, étendu, et continu dans et à travers Ghaza.» Et M. Gueterres de marteler : «Rien ne peut justifier la punition collective infligée au peuple palestinien.» L’Unrwa a dénoncé pour sa part les velléités de déportation de la population palestinienne d’El Qita’.

Dans un post sur la plateforme X, l’agence onusienne relève : «Ce qui s’est passé à Ghaza au cours des 100 derniers jours constitue le plus grand déplacement du peuple palestinien depuis 1948.» «Une génération entière d’enfants palestiniens souffre de traumatismes et des milliers de personnes ont été tuées, mutilées et sont devenues orphelines.» 

 

 

 

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