Alors que la guerre au Soudan se poursuit : Les négociations reprennent en Arabie Saoudite

30/10/2023 mis à jour: 06:18
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La guerre d'usure entre les généraux Al Borhane et Hamdane Daglo a fait plus de 9000 morts

De retour à la table des négociations en Arabie Saoudite, les généraux soudanais en guerre tentent surtout de gagner des points sur le terrain militaire, en concentrant leurs efforts sur Nyala, la deuxième ville du pays, au cœur du Darfour, selon l’AFP.
 

A Khartoum, l’armée de l’air du général Abdel Fattah Al Burhane ne parvient pas à déloger les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo. Ailleurs dans le pays, l’armée tient l’Est, jamais gagné par les combats, alors que les FSR progressent au Darfour, leur bastion historique, frontalier du Tchad, dans l’Ouest. Incapables de prendre un avantage décisif depuis plus de six mois, les deux camps piétinent mais aucun n’entend faire de concession à la table des négociations.
 

Les pourparlers entre les belligérants soudanais ont repris jeudi dans la ville saoudienne de Djeddah. Ils visent «à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, à établir des cessez-le-feu et d’autres mesures de confiance, et à progresser vers une cessation permanente des hostilités», a indiqué hier le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué. «Les pourparlers n’aborderont pas de questions politiques plus larges», a-t-il ajouté. Le même jour, le département d’Etat américain a déclaré que «ce sont les civils soudanais qui doivent définir la voie à suivre pour le Soudan». «Il n’existe pas de solution militaire acceptable à ce conflit.»
 

Possible nouveau «génocide»

Les tentatives de médiation précédentes n’ont abouti qu’à de brèves trêves, et même celles-ci ont été systématiquement violées. Avant la suspension du premier cycle de négociations à Djeddah, les  médiateurs étaient de plus en plus frustrés par la réticence des deux parties à œuvrer en faveur d’une trêve durable. 

La guerre d’usure entre les deux généraux rivaux a déjà fait plus de 9000 morts, selon un bilan de l’ONU sans doute très inférieur à la réalité en raison du chaos généralisé, près de six millions de déplacés et réfugiés et détruit la plupart des infrastructures. Pour changer la donne, les FSR ont misé dernièrement sur Nyala, la capitale du Darfour-Sud, frontalier de la Centrafrique et du Soudan du Sud, où elles semblent avoir pris le dessus sur les forces du général Al Burhane. 

Cette ville est stratégique car elle possède un aéroport, un atout de taille pour le ravitaillement des troupes, et parce qu’elle est aussi un carrefour routier et ferroviaire. Elle est également, a expliqué un ancien officier, «le plus grand centre militaire des trois Etats du Darfour-Sud, du Darfour-Centre et du Darfour-Est». Les FSR entendent régner en maîtres au Darfour, où l’ONU soupçonne un possible nouveau «génocide» après celui perpétré au début des années 2000 par leurs ancêtres, les Janjawids, pour le compte du dictateur de l’époque Omar El Béchir. 

Les paramilitaires tiennent déjà depuis trois mois le poste-frontière d’Oum Dafouq avec la Centrafrique et s’assureraient le contrôle de couloirs supplémentaires pour leurs routes d’approvisionnement vers Khartoum, à 1000 kilomètres au nord-est.

 Et, au-delà de ses atouts militaires, Nyala est aussi le poumon commercial et économique du Darfour, une région grande comme la France, où vit un quart des 48 millions de Soudanais. 

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