Le groupe de médias allemands Springer réclame plus d’un million d’euros à l’un de ses anciens journalistes vedettes, rédacteur en chef du tabloïd Bild jusqu’à son limogeage fin 2021 en raison d’allégations d’abus de pouvoir.
Interrogée par l’AFP, une porte-parole du puissant groupe de médias a confirmé le dépôt d’un recours judiciaire visant à obtenir le remboursement de l’indemnité de départ que Julian Reichelt avait reçue et le paiement d’une très forte amende pour non-respect de son accord de son licenciement.
Selon le magazine Spiegel, qui a révélé l’action en justice, plus d’un million d’euros au total sont en jeu. «Axel Springer a également déposé une plainte pénale contre Julian Reichelt pour fraude», a déclaré une porte-parole de l’entreprise à l’AFP sans préciser les motifs de cette action.
A la tête du quotidien le plus vendu d’Allemagne, Julian Reichelt a été démis de ses fonctions fin 2021. Plusieurs employés avaient dénoncé son comportement, l’accusant d’abus de pouvoir, notamment des femmes qu’il avait promues au sein de la rédaction. Le journaliste nie les allégations.
Selon Der Spiegel, M. Reichelt, qui travaille à la création d’un nouveau média, a par ailleurs transgressé l’accord de confidentialité qu’il avait signé à son départ et embauché dans sa nouvelle société d’anciens collaborateurs. Le groupe Springer, dont Bild est le fleuron, a récemment été au centre d’une autre polémique provoquée par son patron Mathias Döpfner après la révélation de messages privés jugés inappropriés.
Dans ses messages envoyés ces dernières années à des membres de la direction du groupe, Mathias Döpfner tenait des propos jugés méprisants à l’égard des Allemands de l’Est et suggérait à Bild d’aider le parti libéral allemand FDP (droite) à monter dans les sondages. Le magnat des médias allemands a dû s’excuser.
Un roman sorti la semaine dernière en Allemagne ajoute aussi à la pression sur le groupe Springer : «inspiré de divers événements réels», il revient sur les allégations d’inconduite vis-à-vis des femmes et d’abus de pouvoir reprochés à M. Reichelt, ancien protégé du PDG de Springer.