Des zones d’ombre pas comme les autres. Les villages d’Aït Sidi Ali et Ihissithen, dans la commune d’Aït Yahia Moussa, vivent dans des conditions d’un autre âge. «Hormis le calme et les paysages paradisiaques, rien n’encourage à rester ici.
Beaucoup d’habitants qui sont partis dans les années du terrorisme reviennent régulièrement travailler et souhaitent s’y installer à nouveau, mais le manque de moyens en a dissuadé plus d’un», dira un vieux d’Aït Sidi Ali.
Les routes desservant ces localités sont toujours à l’état de piste, boueuses en hiver et poussiéreuses en hiver. «Ces routes ont été ouvertes au lendemain de l’indépendance. Leur détérioration est la cause principale de l’exode rural», poursuit-il. Après des décennies de souffrance, les villageois espéraient voir ces tronçons de 4 km revêtus dans le cadre du programme visant le développement des zones d’ombre.
En vain. «Cela fait une année qu’on nous a dit que les projets ont été inscrits et que l’argent a été dégagé. Nous n’avons rien vu», s’indigne un représentant des villageois, ajoutant que le projet est chapeauté par la direction des travaux publics. «Nous avons appris que l’entreprise de réalisation a été désignée depuis plusieurs mois, mais aucune justification ne nous a été donnée quant aux raisons des retards enregistrés pour le démarrage des travaux», a-t-il indiqué.
Outre ce problème, les habitants se plaignent également de la pénurie d’eau potable, précisant que ce précieux liquide arrive trois ou quatre fois par trimestre dans leurs robinets. Ils réclament aussi l’achèvement du projet de gaz, bloqué depuis 2019 et le raccordement des habitations réalisées dans le cadre du Fonal au réseau électrique. Contacté, le P/APC, Hakim Amraoui, relève le manque de moyens dont dispose la commune pour répondre aux doléances des villageois. «Nous avons 14 zones d’ombre. L’année passée, nous avons bénéficié d’une enveloppe de 18 millions de dinars dans le cadre du PCD. Que va-t-on faire avec cette somme ?», se demande-t-il.
L’APC a établi une vingtaine de fiches techniques pour des projets à réaliser au titre des PCD 2022, dont les budgets ne sont pas encore affectés. Pour les élus, la commune nécessite un plan Marshall pour rattraper le retard accumulé en termes de développement.