Aït Yahia Moussa : Les requêtes des villageois

15/08/2023 mis à jour: 00:56
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Photo : D. R.

Classés comme zones d’ombre, plusieurs villages de la commune d’Aït Yahia Moussa peinent encore à sortir du spectre du sous-développement.

Dépourvus des structures de base, les localités d’Aït Sidi  Ali, Ihisstithen et Iaâzaven, à l’extrême nord de la commune, réclament le strict minimum. «Nos villages sont desservis par deux routes qui sont à l’état de piste depuis des décennies. La plus longue a 3 km. Les autorités nous ont promis de les revêtir en 2020 dans le cadre du programme des zones d’ombre.

Nous n’avons rien vu à ce jour», déplore Hocine Alili, président du comité de village Ihisstithen. «Le projet a été confié à la DTP de Tizi Ouzou. Il devait être lancé en 2021, mais il a été retardé à cause de l’augmentation du prix du bitume. Le marché aurait été évalué fin 2022 et a été confié à une entreprise. Je me suis plaint de ces retards auprès de la DTP à maintes reprises. Cela fait 45 jours qu’on m’a dit que le marché est au niveau du contrôleur financier.

Aucune nouvelle depuis», s’indigne-t-il. Notre interlocuteur craint que le projet soit ajourné à nouveau à cause des fluctuations des prix de certains matériaux. «Les coûts du bitume commencent à remonter. En 2021, ils ont atteint 120 000 DA/tonne. Ils ont baissé à 70 000 DA avant de remonter ces derniers mois», explique-t-il, avant de se plaindre des conséquences des derniers incendies sur leur vécu et leurs exploitations agricoles.

«Les feux de fin juillet n’ont fait qu’aggraver nos malheurs. Même les quelques lampadaires qui projetaient de la lumière la nuit ont pris feu et n’ont jamais été réparés», se désole-t-il.  Interrogé, un élu à l’APC estime le montant du projet de la route à 20 millions de dinars, ajoutant que sa réalisation constitue la principale revendication des villageois.

«Sans route, on ne peut pas parler de développement. Beaucoup parmi ceux qui ont emprunté le chemin de l’exode reviennent régulièrement travailler leurs terres et veulent s’y installer à nouveau, mais l’état déplorable de la route rend cela impossible», confie un autre habitant qui s’interdit d’évoquer les autres insuffisances, telles que l’absence de réseau d’assainissement, de stade, de pistes agricoles, de transport, etc. La priorité des villageois étant la route et l’eau potable qui, malgré les promesses, arrive une fois par 15 jours dans les robinets. R. K.
 

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