Les deux zones industrielles (ZI) de la wilaya, celle du chef lieu (129 ha) et celle de Tamzoura (205ha), constituent les deux faces d’une situation contrastée du foncier industriel. Quant aux treize zones d’activités (ZA), pour un total de 92 ha, la leur n’est guère reluisante, à l’instar de celle la Z.I. de Témouchent, comme en a fait étalage un rapport de l’APW. En fait, cette situation est indéniablement imputable à l’époque de l’économie administrée, d’une part, et, d’autre part, aux errements d’une libéralisation qui a suivi sans cap structurant.
Ainsi, sur les 13 ZA, neuf ont été viabilisées. Si 108 projets y ont été implantés, 32 seulement sont entrés en activité alors que 11 seraient en voie de l’être. Par ailleurs, 24 parcelles sur un total de 1,8 ha attendent d’être affectées à des investisseurs sachant qu’en ZA, les parcelles n’ont pas la même étendue qu’en ZI.
Concernant la ZI du chef lieu de wilaya, la description qu’en fait le rapport de l’APW est désespérante : un espace désert comprenant des parcelles demeurées des terrains vagues, certaines avec juste un entourage, d’autres construites mais «ne dégageant aucun bruit significatif d’une activité industrielle sauf celui des aboiements des chiens qui en assurent la garde».
D’autres sont en partie détournées de leur usage par l’injection de bâtisses résidentielles et des dépôts de vente de boissons alcoolisées, résultat d’une politique de «hallalisation» de l’espace urbain de la ville au détriment de son espace industriel. De la sorte, la ZI de Témouchent qui a accueilli 52 projets depuis des décennies, ne connaît que douze en activité. Sa récente reprise en main a permis l’injection de six nouveaux projets en cours de concrétisation alors que trois autres parcelles laissées en jachère par leurs attributaires vont être concédées.
C’est ce qui explique que les autorités placent principalement leurs espoirs de relance économique sur la zone industrielle de Tamzoura située à l’extrême-est de la wilaya et où l’état des lieux est positivement dissemblable. Elle ne traîne aucun contentieux pouvant grever sa gestion. En outre, sa superficie actuelle constitue presque le double de celle du chef lieu, soit 205 ha équivalant au total de tout le foncier industriel existant à travers la wilaya. Mieux, elle est possiblement extensible au double de sa superficie actuelle.
Quant aux retards enregistrés dans sa viabilisation, ils sont en voie de résorption. Ainsi, concernant l’énergie (électricité et gaz), les réseaux y sont opérationnels alors que ceux de l’amenée d’eau ainsi que de l’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales sont en voie d’achèvement. Par ailleurs, cette ZI possède des atouts autrement consistants dans la mesure où elle est proche d’Oran et de son port ainsi que de l’autoroute Est-Ouest, ce qui lui permet de se déployer aisément vers l’extérieur.
Le seul hiatus, c’est l’existence en son sein de quelques activités extrêmement polluantes qui persistent à ne pas se soumettre aux normes, ce qui peut entraîner la contagion sur le site. Actuellement, 102 projets y ont été domiciliés dont dix sont entrés en activité alors que 18 autres vont l’être incessamment et alors que 61 parcelles, soit 21,26 ha, sont disponibles pour satisfaire les demandes des investisseurs potentiels.
Cependant, ces espaces seront affectés en priorité aux projets agro-alimentaires au regard de la vocation agricole de la région, de façon à assurer la transformation localement de la production agricole dont une bonne partie l’est actuellement dans d’autres wilayas éloignées.