Témouchent, une wilaya classée région semi-aride, est en passe d’être déclarée aride, en raison de choix politico-idéologiques et non pas économiques, a-t-il été rappelé, la céréaliculture, spéculation gloutonne en pluviosité, ayant couvert l’essentiel des surfaces agricoles par la suppression de la viticulture plus adaptée tant au plan pédologique que climatique à la région, ce qui a fait disparaître l’humide microclimat qui régnait localement.
Par ailleurs, si jusque-là, dans les querelles DSA/agriculteurs, ces derniers chicanaient principalement les chiffres relatifs aux récoltes arrêtés à la hausse sur la base d’estimations établies unilatéralement par la direction de l’agriculture, des chiffres qui boostaient ou défaisaient des carrières des cadres du secteur et, dans le sens opposé, réduisant le niveau du soutien étatique aux agriculteurs sinistrés, cette fois-ci, le conflit a porté sur des données plus maîtrisables.
De la sorte, par une malheureuse exploitation, les statistiques établies ont fait doubler le nombre des céréaliculteurs victimes de la sécheresse de 4000 à 8000 pour l’année 2022/2023. La querelle a culminé dans une joute oratoire entre le DSA et le président rapporteur de la commission APW, chacun développant un argumentaire contradictoire.
L’élu a ainsi chargé le directeur d’une des deux CCLS de la wilaya à propos de l’immobilisation du matériel aratoire par manque d’entretien, à un moment où leur utilisation était pressante. Par ailleurs, la DSA est accusée, au regard de la date de lancement de la campagne agricole, d’avoir failli en ayant entamé tardivement l’établissement de la liste nominative des agriculteurs devant bénéficier du soutien étatique, ce qui aurait perturbé l’approvisionnement en semences et engrais au moment où ils devaient théoriquement être mis en terre.
Plus encore, la qualité des semences fournies aux agriculteurs l’année écoulée est pointée pour avoir participé aux médiocres résultats de la campagne moisson-battage.
Enfin, l’annulation de la priorité accordée dans l’enlèvement des semences aux céréaliculteurs qui livraient leurs récoltes aux CCLS a été vivement critiquée pour avoir favorisé de «pseudo-agriculteurs».
Dans sa réponse, le DSA s’est efforcé de dégager la responsabilité de ses services dans la mesure où ils n’auraient pas la compétence entière sur tous les sujets de préoccupation. Ainsi la qualité des semences relève d’un organisme de certification indépendant alors que la disponibilité des engrais chimiques, parce que classés produits sensibles, obéit à des règles de procédures d’acquisition et de circulation strictes qui ne dépendent pas de la DSA.
Pour ce qui est des agriculteurs bénéficiaires du soutien compensant leurs pertes, elles ont été établies sur le modèle exigé au niveau central, c’est-à-dire sur la base de tableaux les répartissant par variétés de semences à livrer (blé dur, tendre et orge), ce qui a conduit à ce qu’un seul bénéficiaire se retrouve sur deux ou trois listes à la fois. Concernant l’hydraulique agricole et l’exploitation des eaux épurées, comme pour nombre d’autres questions, la responsabilité de la DSA n’est que partielle.
Enfin, pour ce qui est de l’agro-industrie, et particulièrement la transformation pour une plus-value à engranger localement plutôt que par d’autres wilayas éloignées de la quantité jugée phénoménale des carottes récoltée, le DSA rappelle que l’initiative relève du secteur privé.
Des vifs échanges, s’il est un constat à avancer, il apparaît évident que nombre de goulets d’étranglement relèvent plutôt d’un système fonctionnant encore comme au temps de l’économie administrée, tant sur le plan des mentalités que de l’organisation d’un secteur bureaucratisé.