Aïn Témouchent : De nouvelles perspectives pour l’eau et l’hydraulique agricole

16/12/2024 mis à jour: 17:26
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Des alternatives sont envisagées pour pallier au manque de pluviométrie et au climat semi-aride de Aïn Témouchent

Au terme de sa visite de reconnaissance à travers les 28 communes de la wilaya d’Aïn Témouchent, Mabrouk Ould Abdennebi, le nouveau chef d’exécutif local, a tenu un point de presse. 

El Watan lui a posé deux questions, la première se rapportant au constat qu’il a pu établir au contact avec les réalités concrètes du terrain. Il a de prime abord attiré l’attention sur sa découverte du caractère très relatif des indicateurs socioéconomiques qu’elle affiche à travers ses statistiques, des taux de réalisation à propos desquels il s’était félicité le 5 novembre, le jour de son installation officielle. 

A titre illustratif, il pointe le cas du taux d’occupation par logement, un indicateur qui permet d’apprécier le niveau des besoins à satisfaire en matière d’habitat. Or, ce taux qui est de 3,11 habitants par logement à travers la wilaya ne signifie théoriquement rien moins que les besoins sont largement comblés. 


Pour rappel, ce rapport est obtenu par la correspondance entre le nombre de logements existants à travers la wilaya et celui de la population résidente : «Mais si l’on se réfère à la masse des demandes documentées de logement déposées auprès des daïras, on est loin du compte.» En fait, depuis vingt-cinq ans, la question du TOL est devenue «le serpent de mer» dans le Témouchentois, depuis exactement la reconstruction des agglomérations sinistrées par le séisme de décembre 1999. 

En effet, ce taux est même étonnamment descendu à 2,5 hab/log (El Watan du 23/02/2022), alors que chaque distribution de logements à travers la wilaya était suivie d’une manifestation de protestation. Pour certains, cette situation était imputable à une effrénée spéculation immobilière sur tous les types de logements sociaux, qu’ils soient urbains ou ruraux. Ceci étant, l’autre question posée au wali est relative à la disponibilité de la ressource hydrique tant pour l’AEP que l’hydraulique agricole, Aïn Témouchent étant la wilaya la plus impactée par le climat semi-aride de l’Oranie. 

Pis encore, des choix décidés à la hussarde, il y a deux décennies, l’ont dédiée essentiellement à la céréaliculture, une spéculation très gourmande en pluviométrie, dans une wilaya où il n’existe aucun barrage ni de conséquentes ressources hydriques souterraines. Depuis, les affres de la sécheresse s’installaient progressivement dans la chronicité, Aïn Témouchent vivant actuellement sa cinquième année sans salutaires précipitations. 

En réponse à notre question, le wali s’en remet humblement d’abord à la Miséricorde divine. Ensuite, pour ce qui est des alternatives qu’il envisage de mettre en place en matière d’hydraulique agricole, il projette de favoriser l’usage des eaux usées après épuration, des eaux dont le volume n’est pas négligeable tant par six stations de lagunage que par cinq stations d’épuration dont une sera réceptionnée dans deux ans. 

Le wali indique que l’utilisation de cette eau par l’agriculture est présentement restreinte par le fait qu’elle ne connaît que deux traitements à travers la wilaya, l’un dit primaire et l’autre secondaire. En effet, ces deux-là ne permettent de la dépolluer que pour être rejetée en toute sécurité dans l’environnement. L’idée mise en avant par notre interlocuteur est de recourir à un dernier traitement dit tertiaire, c’est-à-dire à une méthode de dépollution des eaux usées qui en élimine les polluants non biodégradables, soit les contaminants tenaces que le traitement secondaire ne peut éradiquer. 

Quant à l’AEP, le wali annonce qu’à partir de février 2025, après la mise en service effective de la station de dessalement de 300 000 m3 d’eau de mer à Cap Blanc au profit d’Oran, la plus grande part des 200 000 m³ dessalés à Aïn Témouchent lui sera affectée, ce qui permettra de désaltérer les zones, comme principalement à Béni Saf et à Oulhaça, où l’eau du robinet ne gargouille qu’une fois toutes les semaines et parfois jusqu’à 15 jours. 

Enfin, une vaste opération de colmatage des fuites d’eau sur le réseau primaire et secondaire sera mise en chantier pour qu’aucune goutte ne soit gaspillée.         

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