Agriculture sous serre à Jijel : Une journée d’étude pour exposer de nouveaux produits

16/01/2022 mis à jour: 23:10
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La wilaya compte plus de 800 hectares de cultures sous serre / Photo : El Watan

Dans une wilaya où la culture sous serre consomme des quantités énormes de plastique, et avec la hausse du prix de ce dernier, une expérience est menée pour le choix de produits de substitution plus rentables.

La Chambre de l’agriculture de la wilaya de Jijel a organisé, jeudi dernier, au centre culturel islamique Ahmed Hamani, une journée sur les nouvelles techniques utilisées dans l’agriculture, en s’associant avec le fabricant de textiles et d’emballages Tntex, spécialisé dans le tissu non tissé.

La rencontre était l’occasion pour les agriculteurs de découvrir les nouveaux produits utilisés, notamment comme pochette pour les fruits et jeunes plants, les sacs pépinières, les couvertures au sol et sur serre ainsi que le paillage utilisé pour certaines cultures maraîchères. 

Selon les explications données, ces tissus non tissés offrent une meilleure protection des plantations, un meilleur contrôle de l’humidité et de la lumière, une étanchéité à l’eau et une perméabilité à l’air ainsi qu’une protection contre les ultraviolets et le verglas. 

«La wilaya de Jijel compte plus de 800 hectares de cultures sous serres, dont 423 sous petits tunnels dédiés à la fraise. Il y a actuellement 2600 agriculteurs dans ce genre de culture», expliquera Yacine Zeddam, secrétaire général de la Chambre de l’agriculture. 

Il annoncera un besoin annuel de 1675 tonnes de plastique. Seulement «il y a cette année une augmentation du prix du plastique qui est passé de 260 DA le kg à 448 DA/kg», ajoutera-t-il. 

Vu l’impact direct sur la production, l’agriculteur sera ainsi amené à ne  changer son plastique qu’au bout de quelques années, alors que pour la fraise, le changement doit intervenir chaque année. 

Donc, la mobilisation du financement devient pesante. «C’est pourquoi nous avons pris contact avec cette entreprise Tntex, basée à Sétif, pour lancer une expérience à Tassoust (Emir Abdelkader) et Sidi Abdelaziz avec ce produit largement utilisé en Asie, pour voir le comportement des plantes et garder les mêmes caractéristiques et rendements qu’avec le plastique. On veut faire baisser le coût de production», conclura-t-il.

Un produit qui a donné satisfaction

Pour sa part, Farid Allag, le représentant de la société Tntex, nous présentera cette entreprise en tant que «leader algérien dans la production des tissus non-tissés destinés à plusieurs domaines d’activité, comme le médical principalement, avec les moyens de protection, celui de l’emballage et des sacs comme alternative au plastique, et aussi le secteur agricole avec des films qui donnent de meilleurs avantages par rapport au film plastique classique.» 

Il ajoutera que ce produit a été intégré dans plusieurs régions du Sud, notamment à El Goléa où 20000 hectares dédiés à la culture des pastèques ont été couverts. 

«Ici, dans la wilaya de Jijel, qui est leader dans la production de la fraise, nous travaillons en partenariat avec la chambre de l’agriculture, l’association des producteurs de la fraise et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) pour le développement de ce produit dans cette filière», notera le même responsable. Ce dernier estimera qu’après les tests effectués, les résultats sont jugés probants. 

À notre question sur la nature de ce produit, il répondra «qu’il est issu d’une matière synthétique aussi, mais qui est médiane entre le plastique et le tissu naturel»

Il ajoutera «qu’il s’agit d’un produit qui se désintègre plus rapidement que le plastique classique ; il n’est pas biodégradable, mais on peut le rendre biodégradable en lui ajoutant certains additifs». Pour le volet coût, notre interlocuteur dira que «dans la plupart des cas, il donne un meilleur rapport qualité-prix»

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