Le fait est qu’il y a ce sentiment d’insécurité qui assaille les femmes algériennes où qu’elles soient. Les agressions médiatisées confortent cet état de fait.
L’agression contre des étudiantes à l’intérieur de la cité universitaire de Boudouaou pose la question de la lutte contre l’insécurité et les attaques dont sont victimes les femmes en Algérie. Le fait, d’une gravité extrême, vient s’ajouter à la longue liste des violences à l’encontre des femmes en Algérie.
Certes, pour ce qui est de cette affaire, un mandat de dépôt contre l’auteur de l’agression a été émis contre l’accusé principal pour «tentative d’homicide volontaire avec préméditation». Bien sûr, des sanctions administratives ont été prises à l’encontre des personnes ayant failli à assurer la sécurité au niveau de la résidence universitaire.
Malheureusement, ce n’est pas le premier acte du genre, et qu’il est urgent aujourd’hui de prendre les dispositions nécessaires afin de protéger les femmes contre les violences qu’elles subissent au quotidien.
Il est à rappeler que dans la nuit de vendredi à samedi, l’agresseur s’est introduit dans l’un des pavillons de la cité muni d’un marteau. Défonçant la porte de l’une des chambres, il a agressé avec une rare violence l’étudiante qui s’y trouvait, avant de s’en prendre à trois autres jeunes femmes. Hier, le directeur général de l’Office national des œuvres universitaires (ONOU), Nacer Ghamri, a décidé d’une série de sanctions administratives à l’encontre des personnes ayant failli à l’accomplissement de leurs tâches au niveau de la résidence universitaire - filles Chenoui Aicha, à Boudouaou (Boumerdès), a indiqué l’ONOU dans un communiqué cité par l’APS.
«Après convocation des agents de sécurité par le parquet général de la cour de Boumerdès pour faire la lumière sur les tenants et aboutissants de l’agression contre quatre étudiantes résidentes, dans la nuit de vendredi 25 février 2022, l’enquête a confirmé qu’il y avait négligence de la part des agents de sécurité et de l’administration de la résidence, ce qui a facilité cet acte ignoble», peut-on lire dans le communiqué.
A cet effet, le directeur de l’ONOU a décidé de mettre fin aux fonctions du directeur de la résidence universitaire en question et de tous les agents de sécurité qui ont travaillé la nuit de l’incident.
Le fait est qu’il y a ce sentiment d’insécurité qui assaille les femmes algériennes où qu’elles soient. Les agressions médiatisées confortent cet état de fait. Le constat est là : il y a quelques années, des voyous s’étaient introduits dans la cité universitaire Belgaid d’Oran, tentant de violer des étudiantes.
En hiver 2011, un homme en état d’ivresse avait réussi à franchir le mur d’enceinte de la cité universitaire de Ouled Fayet et s’était introduit dans l’une des chambres de la résidence. Dans la nuit du 17 au 18 mai 2021, dix enseignantes d’une école primaire dans l’Extrême Sud algérien, à Bordj Badji Mokhtar, ont subi une très violente agression dans l’enceinte de leur résidence.
Des scènes qui rappellent celles vécues, il y a plus de 20 ans, près de Hassi Messaoud, où des dizaines de femmes, qui s’y étaient installées à la recherche d’un travail, ont fait l’objet d’attaques sanglantes à coups de hache, de couteau, d’épée et de bâton, par une horde de près de 300 jeunes, chauffés à blanc par des prêches de l’imam de la ville.
L’un des problèmes réside dans le fait que les victimes ne parviennent pas à faire valoir leurs droits à la sécurité, pourtant inscrits dans la Constitution ainsi que dans la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ratifiée par l’Algérie.