Affaire de l’influenceur «Doualemn» : L’Algérie rejette les accusations d’«escalade»

12/01/2025 mis à jour: 15:31
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Siège du ministère des Affaires étrangères - Photo : D. R.

«Contrairement à ce que prétendent l’extrême droite française, ses porte-voix et ses relais, l’Algérie n’est, 
d’aucune façon, engagée dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation», a dénoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a accusé, hier, l’extrême droite française de mener une «campagne de désinformation» contre l’Algérie, après le renvoi vers Paris d’un influenceur algérien expulsé vers son pays par la France, tout en assurant qu’Alger n’était pas engagé dans une «logique d’escalade». «L’extrême droite revancharde et haineuse, ainsi que ses hérauts patentés au sein du gouvernement français mènent actuellement une campagne de désinformation, voire de mystification contre l’Algérie.

Ce faisant, ils croient y avoir trouvé un exutoire à leurs rancœurs et à leurs frustrations», a dénoncé le ministère dans un communiqué. «Contrairement à ce que prétendent l’extrême droite française, ses porte-voix et ses relais, l’Algérie n’est, d’aucune façon, engagée dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation. C’est bel et bien l’extrême droite et ses représentants qui veulent imposer à la relation algéro-française leurs vues faites de velléités d’intimidation, de menaces et d’un bras de fer dont ils parlent sans retenue et sans nuance», a ajouté la même source.

Le ministère a relevé que «l’expulsion arbitraire et abusive d’un ressortissant algérien de France vers l’Algérie a fourni à cette partie nostalgique de la France l’occasion de donner libre cours à ses règlements de compte historiques avec l’Algérie souveraine et indépendante». «Cette occasion a été bien mal choisie. En effet, le ressortissant objet de l’expulsion vit en France depuis 36 ans.

Il y dispose d’un permis de séjour depuis 15 ans. Il est père de deux enfants nés de son union avec une ressortissante française. Enfin, il est socialement intégré dans la mesure où il exerce un emploi stable depuis 15 ans», lit-on dans le communiqué. «L’ensemble de ces données lui confère indubitablement des droits que son expulsion précipitée et contestable l’a empêché de faire valoir tant devant les juridictions françaises qu’européennes.

En conséquence, ce ressortissant n’a pu bénéficier d’un procès judiciaire en bonne et due forme, qui constitue un rempart contre l’abus de pouvoir, dans la mesure où son ordre d’expulsion, s’il avait été mené à son terme, l’aurait privé de défendre ses droits lors du procès prévu le 24 février de l’année en cours», a-t-il expliqué.

«Dépassements et violations des droits acquis»

«Par ailleurs, la partie française n’a cru devoir informer la partie algérienne ni de l’arrestation, ni de la mise en garde à vue, ni de la détention, ni encore de l’expulsion du ressortissant en cause», et ce, «en violation des dispositions pertinentes de la Convention consulaire algéro-française du 25 mai 1974», selon la même source. 
«Bien plus, elle n’a pas donné suite à la demande de la partie algérienne d’exercer sa protection consulaire au profit du ressortissant concerné à travers le droit de visite», toujours selon le ministère.

«Au vu de tous ces dépassements et de toutes ces violations des droits acquis par le ressortissant algérien sur le territoire français, la décision algérienne dans cette affaire est animée par le souci de lui permettre de répondre aux accusations qui sont portées contre lui, de faire valoir ses droits et de se défendre dans le cadre d’un processus judiciaire juste et équitable sur le territoire français», a conclu le texte.

L’influenceur algérien Doualemn avait été interpellé à Montpellier, dans le sud de la France, suite à une vidéo litigieuse sur TikToK et mis dans un avion, jeudi, pour l’Algérie, avant d’être renvoyé sur le territoire français par les autorités algériennes.

Dans un contexte de tensions croissantes entre Paris et Alger, des représentants du gouvernement, ainsi que de nombreuses voix de l’extrême droite française ont sauté sur l’occasion pour s’attaquer à l’Algérie. Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, réputé pour ses positions dures sur l’immigration, avait affirmé que «l’Algérie cherche à humilier la France» et que la France n’aura pas «d’autre possibilité que de riposter» si «les Algériens continuent cette posture d’escalade». Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait menacé de «riposter» si l’Algérie «continue l’escalade».
 

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