AEP, sport, formation professionnelle et CRAAG : La Cour des comptes critique le manque de maîtrise des projets

15/01/2022 mis à jour: 08:18
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Dans son rapport annuel 2021, la Cour des comptes (CC) a réitéré la nécessité de veiller à la maturation des projets et la planification des activités et au respect des budgets par les différents organismes et institutions publiques. «La Cour des comptes réitère ses précédentes constations concernant l’absence de maîtrise de la conception et la mise en œuvre des différents programmes d’équipement publics, laquelle a souvent été à l’origine de dépassements dans les coûts et les délais de réalisation», souligne le dit rapport.

Ce dernier s’est intéressé à certains projets dans les secteurs des ressources en eau, de la formation professionnelle, du sport, de l’aménagement des espaces verts, ou encore de la gestion du Craag.

Les différents diagnostics se rejoignent, un manque flagrant de la maîtrise des projets. «C’est le cas des projets de transfert, d’adduction et de distribution de l’eau potable inscrits au profit du secteur des ressources en eau, des projets de réalisation et d’équipement d’infrastructures de sport et de loisirs destinées au secteur de la jeunesse et des sports, et des opérations d’équipement, la gestion centralisée, inscrite pour le compte du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique», note l’institution de contrôle des comptes.

«En dépit des efforts d’investissement consentis par l’Etat à l’effet de réduire le déficit en matière de mobilisation de l’eau des ressources conventionnelles et non conventionnelles, et d’améliorer, par la même, la dotation journalière par habitant en eau potable, leur impact se trouve, fortement, réduit en raison de multiples carences caractérisant l’exécution des projets et de contraintes liées à la gestion du service public de l’eau», regrette la CC.

Evoquant le cas du transfert d’eau à partir du barrage de Koudiat Acerdoune vers les centres urbains de la wilaya de Médéa et le renforcement de l’AEP du grand Blida à partir du système ouest Alger SP3 1re et 2e tranches, ainsi que les opérations d’adduction, le rapport constate une faible maîtrise des études, particulièrement les études d’avant-projet détaillé APD, et des carences dans le suivi et la conduite des travaux y afférents.

Ces dernières «se sont traduites par des modifications répétitives de la consistance physique des opérations et des avenants modificatifs de travaux, entraînant des retards considérables et des surcoûts dans la réalisation».

La CC relève également que la gestion du service public de l’alimentation en eau potable – qui est marquée par des pertes importantes sur les réseaux d’adduction et de distribution, faute de maintenance et de réparation, l’absence de recensement et d’actualisation de la liste des usagers, le défaut de facturation conforme des consommations et l’inobservation des normes de qualité de la prestation fournie – «ne permet pas la valorisation optimale de ces investissements».

Concernant le secteur de la formation professionnelle, le même rapport énumère un certain nombre de lacunes. «La mise en œuvre du dispositif réglementaire est souvent confrontée à une certaine ambiguïté dans la compréhension des dispositions réglementaires en vigueur, notamment quant à la distinction entre les missions principales et les activités accessoires», relève le rapport en notant que cette ambiguïté est à l’origine de certains dépassements enregistrés dans l’exécution des dites activités et de l’exercice de certaines d’entre elles en marge de la réglementation.

Ce qui explique l’apport financier peu significatif de ces activités. «Le peu d’intérêt réservé par ces établissements au créneau de la formation-production ainsi que l’absence de rigueur observée dans la gestion et le suivi des opérations comptables et administratives y afférentes ont, fortement, entravé l’atteinte de l’objectif assigné à ce dispositif, consistant à réaliser des ressources supplémentaires», constate la CC.

Dans le secteur du sport, le même document préconise la mise en place d’un échéancier strict pour l’achèvement des projets, en prenant des mesures d’urgence à effet de mettre en exploitation les infrastructures réalisées et les équipements acquis.

Concernant le Craag, le rapport de la CC relève un manque de modernisation des équipements de cet important centre, censé renseigner sur les risques sismiques. «Les pouvoirs publics sont invités à poursuivre la mise en œuvre des programmes de modernisation des équipements du Craag en vue d’une prise en charge adéquate de ses missions statutaires. Ceci et de renforcer les compétences du centre en matière de maîtrise d’ouvrage, notamment en ce qui concerne la conception et l’élaboration des cahiers des charges», lit-on dans le document.

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