Adhésion de la Finlande à l’Otan : Le Kremlin promet des contre-mesures

05/04/2023 mis à jour: 00:54
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Photo : D. R.

Le Kremlin a promis hier de prendre des «contre-mesures» après l’adhésion de l’Otan à la Finlande, qualifiant l’élargissement de l’alliance occidentale d’«atteinte à la sécurité» de la  Russie. «C’est une nouvelle aggravation de la situation.

L’élargissement de l’Otan est une atteinte à notre sécurité et aux intérêts nationaux russes», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. «Cela nous contraint à prendre des contre-mesures», a-t-il poursuivi. «Nous allons suivre attentivement ce qui se passe en Finlande, (...) la façon dont cela nous menace.

Des mesures seront prises en fonction de cela. Notre armée fera son compte-rendu en temps voulu», a ajouté M. Peskov. Après trois décennies de non-alignement militaire, la Finlande a rejoint hier l’Otan, un tournant stratégique provoqué par le conflit en Ukraine.

L’adhésion de la Finlande permet à l’Otan de doubler la longueur de la frontière que partagent ses membres avec la Russie, ce que Moscou voit d’un très mauvais œil. L’Alliance atlantique, emmenée par les Etats-Unis, est en effet considérée par Moscou comme l’une des principales menaces à sa sécurité.

La volonté affichée par Kiev de rejoindre l’Otan était d’ailleurs l’une des raisons invoquées par la Russie pour justifier son offensive militaire contre l’Ukraine.

«La Finlande n’est jamais devenue anti-Russie et nous n’avions aucune dispute  avec elle», a déploré M. Peskov. Son adhésion à l’Otan «ne pourra qu’affecter la nature de nos relations», car l’Alliance «est une organisation inamicale, hostile à plus d’un titre envers la Russie», a-t-il ajouté.

Début de la formation de militaires bélarusses à l’emploi d’armes nucléaires

Sur le front de la guerre en Ukraine, les combats s’intensifient. Des militaires biélorusse ont commencé à être formés en Russie à l’utilisation d’armes nucléaires «tactiques», ont indiqué hier Moscou et Minsk, le Kremlin ayant récemment annoncé l’envoi de ce type d’armements au Bélarus. «Un système de missile opérationnel tactique Iskander-M a été livré aux forces armées bélarusses.

Il permet d’utiliser des missiles ordinaires mais également nucléaires», a indiqué le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. «Depuis le 3 avril, des personnels biélorusses sont formés à son utilisation (...) dans un centre d’entraînement russe», a-t-il ajouté, lors d’une réunion.

«Le personnel de ces unités va étudier en détail les questions relatives au contenu et à l’utilisation de munitions nucléaires tactiques», a indiqué pour sa part dans un communiqué le ministère biélorusse de la Défense.

«Les militaires biélorusses vont suivre un cycle de formation complet dans un centre d’entraînement des forces armées russes», a indiqué le ministère, sans préciser combien de temps doit durer cette formation. Le 25 mars, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que Moscou allait déployer des armes nucléaires «tactiques» au Bélarus, son allié dans le conflit en Ukraine, suscitant l’inquiétude à Kiev et en Occident.

Selon M. Poutine, dix avions ont déjà été équipés au Bélarus pour l’utilisation de telles armes nucléaires tactiques et un entrepôt spécial sera terminé d’ici au 1er juillet. Les armements nucléaires dits «tactiques» peuvent provoquer d’immenses dégâts, mais leur rayon de destruction est plus limité que celui d’armes nucléaires «stratégiques».

La semaine dernière, le président bélarusse, Alexandre Loukachenko, s’est dit prêt toutefois à accueillir des armes nucléaires «stratégiques» russes sur son territoire, en plus d’armes «tactiques». Des responsables russes ont émis à plusieurs reprises des menaces à peine   voilées de se servir de l’arme nucléaire en Ukraine en cas d’escalade   significative du conflit.
 
 

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