Si la pandémie de Covid-19 a confirmé la prédisposition de l’Algérien à aider autrui à la moindre épreuve, elle a aussi révélé au grand jour bien d’autres facettes de la société.
Au moment où des citoyens épris de valeurs humaines s’activent à aider les malades et à faire face à la pandémie, il y a bien d’autres qui en profitent au maximum pour s’enrichir.
Beaucoup accablent en ces temps de vaches maigres les laboratoires d’analyses en leur reprochant, à juste titre, de pratiquer des prix exorbitants pour le dépistage de la Covid.
Le test antigénique est assuré en effet entre 2600 et 3000 DA. Mais la cupidité est un mal qui touche bien d’autres catégories. Des patients de la wilaya de Boumerdès nous ont fait part cette semaine de leur indignation face aux prix pratiqués par certains ambulanciers privés.
«Pour un déplacement de Figuier à l’hôpital de Thénia il m’a exigé 10 000 DA», témoigne un parent d’un malade de Covid. Ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres ?
Un jeune de Naciria affirme avoir transféré en août dernier sa mère nécessitant des séances d’oxygénothérapie de la clinique Mahmoudi au CHU de Tizi Ouzou à 8000 DA.
«Je suis resté abasourdi par l’attitude de l’ambulancier. Comment a-t-il osé me demander un tel montant alors qu’il a vu ma mère en train de mourir ? La seule excuse qu’il avait avancée est que son ambulance est équipée d’un concentrateur d’oxygène», relate Mahrez qui a pris la harga quelques jours après ce malheureux épisode.
Les médecins privés aussi ne sont pas exemptes de reproches. La recherche de gain en cette période de pandémie fait courir aussi beaucoup d’infirmiers.
«Il y a ceux qui assurent des soins à domicile à des tarifs qui donnent des frissons. J’ai un ami qui a fait venir un infirmier à la maison pour faire une injection à son père. Il lui a exigé 800 DA. Parfois, je me demande si ces gens vivent dans la même planète que nous. Que pensent-ils de ceux qui ont offert des milliards pour sauver des vies humaines en été dernier ? Ils doivent avoir honte de ce qu’ils font», martèle un jeune de Boumerdès.