Dans un communiqué, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ne peut que constater le flux inédit de millions de réfugiés que provoque en Europe la guerre en Ukraine : «Partout, un élan de solidarité important répond à ce besoin soudain d’accueil et d’aide envers une population en plein désarroi. On peut s’en féliciter».
Cependant, le Mrap trouve dommageable que «le racisme et la discrimination viennent encore s’insinuer dans ce mouvement et le ternir. Des faits, hélas confirmés, ont été constatés en Ukraine même : l’acheminement vers l’exil n’a pas toujours été le même pour les ressortissants ukrainiens et les étrangers résidents, par exemple les nombreux étudiants. Maintenant, c’est dans les pays d’accueil eux-mêmes, notamment en Pologne, que des traitements inégaux sont constatés».
Et le Mrap de craindre que «des réfugiés d’origine extra-européenne se retrouvent enfermés dans des camps qui ressemblent à nos sinistres centres de rétention administrative».
Dans ce qui ressemble à un tri, même en France où, vu le nombre de places réduit, il serait à craindre que «des centres d’accueil remettent leurs hébergés actuels à la rue pour les remplacer par des Ukrainiens».
Le Mrap conclut que cela est «indigne d’une Europe qui prétend afficher sa supériorité démocratique. L’accueil sans condition et sans distinction de tous les êtres humains qui en ont besoin est un principe fondamental et universel. Le MRAP s’associe à toutes les forces qui dénoncent sa remise en cause».