Deux arbres probablement bicentenaires, appartenant à une essence ornementale peu commune, dont les troncs dépassent trois mètres de diamètre, ont été déchiquetés à la tronçonneuse à Guelma. «Le crime» a eu lieu exactement dans l’enceinte de l’ancienne caserne (forteresse byzantine) située au centre-ville.
Un «crime», et comment il en serait autrement, puisque les deux arbres majestueux ont vécu le plus normalement du monde dans que ce que fut l’école des cadets de la révolution et ont résisté jusque là sans déranger ni même causer des dégâts. «Il a fallu qu’une voie bitumée soit ouverte entre les deux arbres, mais encore qu’une habitation vienne s’adosser à l’un d’entre eux pour qu’ils soient dérangeants», a évoqué, hier, un vieux riverain connaissant parfaitement le lieu.
Et de préciser : «Ce que je sais, c’est que les deux arbres n’ont pratiquement jamais été élagués. Ils étaient trop beaux pour venir y apporter des coups de scies ou de sécateurs», conclut notre interlocuteur. Mais qu’en est-il juste ? Qui a ordonné l’abattage de ces arbres ? Alors qu’un élagage sévère a été opéré, pour rappel, au début de cette année. «C’est sur injonction de l’APC de Guelma que cet abattage a été autorisé. Les deux arbres présentaient un danger.
L’un avait causé des dégâts sur un local et l’autre a obstrué l’entrée d’une habitation, en plus le camion des éboueurs passe difficilement entre les deux arbres», a déclaré à El Watan le chef de la circonscription des forets de Guelma. Et de conclure : «Je dispose d’un dossier en faveur de cet abattage. C’est l’APC qui a procédé à l’exécution de cette décision.»
Quoi qu’il en soit, pour les mordus de la nature, il s’agit là d’une décision hâtive. «Un périmètre de protection et de mise en valeur aurait dû être installé avec une plaque d’identification mettant en exergue l’espèce des deux arbres leur essence et pourquoi pas leur date de plantation approximative», nous dit-on. Mais force est de constater que la tronçonneuse s’invite plus facilement dans ces cas, alors que des arbres morts et menaçant de s’écrouler restent figés à Guelma.
Dans ce contexte bien précis «il faudrait informer par écrit les services compétents (APC ou Conservation des forêts) pour signaler le problème, avec photo si possible», nous dit-on. A méditer !