A un mois des épreuves du baccalauréat : Les élèves des classes de terminale aux abonnés absents

07/05/2023 mis à jour: 07:15
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Les candidats au Bac ont déserté les bancs de l'école depuis quelques semaines déjà - Photo : H. Lyès

A un mois du coup d’envoi des épreuves du baccalauréat, les classes de terminale sont désertées. Avant même l’arrêt officiel des cours, les candidats ne vont plus en classe depuis quelques semaines pour, dit-on, «se consacrer entièrement aux cours de soutien particuliers ou aux révisions en groupe».

Jeudi, 8h, devant le portail d’un lycée à Alger-Ouest, les élèves des classes de terminale se font rares, un phénomène qui persiste depuis le mois de mars. «Ils sèchent les cours pour mieux préparer leur bac», témoigne Chahra, une lycéenne en filière gestion, qui reconnaît qu’elle-même rate quelques cours ! «Je ne comprends presque rien en classe avec mes enseignants. J’ai décidé alors de me consacrer à mes révisons avec quelques heures de cours particuliers», affirme Nora, une autre candidate en filière sciences et technologies dans un lycée à Boumerdès. Comme ses collègues de la classe terminale, elle sèche les cours tout en se plaignant de l’absentéisme dans les rangs des enseignants.

A Bab Ezzouar, à l’est d’Alger, l’enseignante de mathématiques de la classe «Gestion» avait pris un congé de 20 jours sans qu’elle soit remplacée. Celle de sciences naturelles, pour la classe terminale dans un autre lycée à Ben Aknoun, a aussi été absente pendant une longue période. Les candidats se prennent alors en charge comme ils peuvent.

Convaincus qu’on ne donne pas tout en classe pour pousser les élèves à prendre des cours particuliers, certains parents s’arrangent à ce que leurs enfants reçoivent des cours de soutien auprès d’autres enseignants que ceux de leur école. «Mon fils prend des cours chez un autre enseignant», témoigne un père, qui se dit lassé et surtout «ruiné» par ces cours !

L’année scolaire est ainsi terminée pour ces élèves, et cela depuis la mi-mars. Les plus aventuriers ont déserté les bancs des écoles bien avant, à savoir depuis fin février. Certains optent pour le travail en groupe. D’autres misent sur les réseaux sociaux pour suivre les cours et faire les révisions. Des élèves ont même pris le risque de ne pas passer leurs devoirs et évaluations de troisième trimestre. Mais de manière générale, la priorité est donnée aux cours de soutien, dans presque toutes les matières, quelle que soit la filière.

Deux options s’offrent à eux : des cours particuliers, un seul élève avec son enseignant ou des groupes de 3 à 20 candidats dans un local aménagé en conséquence. Et la situation diffère d’un candidat à l’autre, selon le niveau et surtout les moyens financiers de chacun. Les cours privés sont disponibles à 2000 Da par séance alors que pour le même prix on peut avoir huit séances en groupe. Un contexte propice pour certains afin de développer leur business. Des cours en promotion, ça existe aussi.

Des formules spéciales sont lancées pour attirer plus d’élèves. Côté enseignant, les avis et les attitudes divergent, mais un seul mot d’ordre est suivi : terminer le programme même avec une poignée d’élèves en classe. «Seul notre enseignant d’éducation islamique nous propose des révisons globales au même titre que son collègue de physique», témoigne encore Nora, qui ne cache pas son inquiétude quant au fait que le programme des maths ne soit pas achevé. Côté administration, plusieurs établissements ont procédé à l’application de certaines mesures disciplinaires, mais les avertissements envoyés semblent bien loin de faire revenir les élèves dans leurs classes.

 

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