Les femmes s’intéressent de plus en plus à l’entrepreneuriat dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture. Les idées innovantes ne manquent pas dans ce cadre.
Le programme Economie bleue – Pêche et aquaculture, financé par l’Union européenne (UE) en Algérie sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la pêche (MADRP), a donné l’occasion à de nombreuses porteuses de projets de dévoiler leurs innovations. Et ce, dans le cadre d’un Hackathon exclusivement féminin (She’BlueHack) initié le 26 décembre dernier dans le but de promouvoir l’entrepreneuriat et l’innovation dans les secteurs de la pêche, de l’aquaculture, de la biotechnologie marine, du génie maritime et de la lutte contre la pollution marine.
L’appel à candidatures (le quatrième du genre dans le cadre du programme et le premier dédié aux femmes) lancé à cet effet a d’ailleurs suscité un vif intérêt, avec au total 106 projets soumis à l’évaluation d’un comité d’experts.
Pour l’ensemble des éditions du Hackathon, c’est-à-dire les quatre, les femmes représentent 35% des participants, comme l’a précisé la directrice nationale du projet Economie bleue, Chanez Zouadi, lors de la finale organisée dans la soirée de ce 8 mars. L’étude sur le genre menée dans le secteur a montré que les femmes sont présentes dans la pêche. «La femme n’est pas dominante mais elle est là», soulignera Mme Zouadi, précisant que l’intérêt est de plus en plus affiché de ce côté et citant des exemples d’investissements consentis par les femmes.
De même qu’elle a mis en exergue l’importance des innovations dévoilées ce 8 mars après un processus rigoureux de sélection. Un processus au bout duquel 10 finalistes, issues de différentes régions du pays, ont été retenues pour défendre leurs projets innovants.
Appuyer les porteuses de projets
Ces finalistes ont eu à présenter leurs projets à cette occasion et cinq d’entre elles ont été récompensées pour l’impact et la faisabilité de leurs solutions innovantes porteuses de perspectives prometteuses dans la pêche, l’aquaculture, la pollution marine, la biotechnologie marine et la construction navale.
Ainsi, après avoir bénéficié, pendant plusieurs semaines, d’un mentorat personnalisé à distance et d’un Bootcamp intensifs, les dix finalistes ont affiné leurs concepts et maturé leurs projets pour les présenter au final devant un jury d’experts. Fatma Zohra, Amina, Nour El Houda, Karima, Amel, Cheima, Rania… ne manquent pas d’idées qu’elles ont développées et qu’elles aspirent à mettre en œuvre. Entre étudiantes, ingénieurs et doctorantes, ces femmes, formées dans les universités algériennes, se distinguent par leur volonté de réussir dans un secteur habituellement accaparé par les hommes.
Cassant les barrières, elles s’y sont pleinement investies. C’est le cas de Fatma Zohra Dahamni, qui a décroché la première place et dont le projet consiste à alerter les pêcheurs via l’utilisation des nouvelles technologies sur la présence des cétacés dans la zone de pêche. Il reste maintenant à appuyer ces porteuses d’idées dans la concrétisation de leurs projets. L’engagement est affiché dans ce cadre de manière à mettre en lumière l’engagement et la créativité des femmes.
Le She’BlueHack s’inscrit en effet dans une vision durable, visant à renforcer la présence des femmes dans les secteurs innovants de l’Economie bleue et dont le programme porte globalement sur l’amélioration de la résilience et de la compétitivité des communautés côtières.