À Bouira, les chefs de famille se plaignent du déclin du pouvoir d'achat

23/01/2022 mis à jour: 00:26
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La flambée des prix et la chute du pouvoir d’achat irritent de plus en plus les pères de famille.

L’étau se resserre de plus en plus sur les citoyens. La mercuriale ne fait que grimper, que ce soit pour les fruits et légumes ou pour les autres denrées alimentaires. 

«J’ai 3 enfants de bas âge à ma charge, en plus de leur mère et de mon père. C’est très difficile de joindre les deux bouts. Cette année encore, les prix se sont envolés», déplore Ramdane, exerçant une fonction libérale, habitant de la ville de Bouira. 

D’habitude, il faisait les courses de fruits et légumes trois fois par semaine, mais ces derniers temps avec, la flambée des prix, il a décidé de changer de stratégie. Il préfère s’approvisionner une fois tous les 15 jours. 

«Je viens de dépenser 10 000 DA chez le marchand de fruits et légumes, chose qui n’arrive jamais auparavant. Tout est cher, même les fruits de saison. Il n’y a plus d’oranges à moins de 100 DA le kilo. Idem pour les légumes de saison. Les fèves sont à 140 DA, les navets à 100 DA, le fenouil à 90 DA, etc. C’est cher, mais je ne peux pas en priver ma famille», précise-t-il. 

Et ce n’est pas tout. D’autres dépenses plus importantes attendent Ramdane. Deux de ses enfants ont besoin de couches pour bébés et du lait infantile qui ne tiennent que quelques jours. Le tout à plus de 2000 DA. 

«Même le lait en sachet est introuvable. Celui qui ne connaît pas un épicier qui lui réservera quelques sachets, se retrouvera obliger d’acheter du lait en boîte, cher et introuvable aussi. Il faut le dire, nous vivons dans l’incertitude. Si demain, mon véhicule tombe en panne, mes économies fondront comme neige au soleil. En somme, il faut un salaire minimum de 100 000 DA pour pouvoir vivre dignement», résume notre interlocuteur. 

Pour Noureddine, un cadre dans une entreprise publique, la situation est beaucoup plus compliquée. Même avec un salaire de 60 000 DA, il trouve d’énormes difficultés pour boucler le mois. 

Pour faire les emplettes, une fois par mois, il se voit contraint de se rabattre sur les grandes surfaces dans l’espoir de trouver des prix moins chers ou de tomber sur des soldes. 

«Je cours derrière les 10 dinars de moins sur chaque produit de large consommation. Je procède ainsi dans le but de faire quelques économies. Quant à la viande rouge, je l’ai supprimée il y a longtemps de la liste de mes achats. Franchement, je ne peux pas me la permettre. Je me contente du fromage de qualité moyenne pour mes enfants. Je m’offre un dessert occasionnellement, souvent des yaourts, car les prix des fruits sont excessifs, notamment les pommes ou les bananes», dira-t-il. 

Noureddine préfère nourrir, plus au moins bien ses enfants, que de leur acheter des vêtements neufs. 

«On se retrouve dans l’obligation de faire des choix, des fois douloureux. Avec tous les frais à couvrir : les factures qu’il faut payer, le loyer de 25 000 DA le mois, etc., un salarié comme moi n’a plus droit de rêver de posséder des biens neufs chez soi ou penser à un projet. Que dire alors de ces fonctionnaires qui touchent 30 000 DA de moins et qui ont des familles à leur charge», s’interroge-til et de rajouter que le seul souhait qui lui reste est de pouvoir quitter le payer, légalement, avec sa femme et ses enfants. 

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