Le développement du partenariat dans le domaine de l’hydrogène vert notamment dans le cadre du projet SoutH2 Corridor a constitué l’un des principaux sujets de débat entre les participants à la 5e édition de la journée algéro-allemande de l’énergie, organisée lundi à Alger.
Lors de cette journée, initiée par le ministère de l’Energie et des Mines en collaboration avec le ministère fédéral allemand de l’Economie et de la Protection du climat, les participants ont focalisé sur les possibilités de réaliser le corridor SoutH2, qui représente un «nouveau projet pour le transport de l’hydrogène vert produit en l’Algérie».
Dans ce contexte, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a estimé dans son discours qu’il s’agit d’un «projet ambitieux qui nécessite des études techniques et économiques approfondies».
M. Arkab a assuré que «les études en question sont en train d’être menées avec les entreprises concernées par cet important projet», notamment les sociétés SNAM (Italie), Gasconnect-Austria (Autriche), Trans Austria Gasleitung GmbH (Autriche) et Bayernets GmbH (Allemagne).
Le projet SoutH2 Corridor constitue une «vraie dorsale de transport de l’hydrogène de l’Algérie vers l’Allemagne, via la Tunisie, l’Italie et l’Autriche, visant à fournir un hydrogène renouvelable en utilisant les gazoducs existants», a-t-on souligné lors de cette journée. L’objectif visé est celui de transporter près de 4 millions de tonnes d’hydrogène vert par an à travers des gazoducs reconvertis pour le transport d’hydrogène, explique-t-on.
Selon le directeur des énergies renouvelables au groupe Sonatrach, Billel Kalache, ce projet est actuellement au stade d’études qui visent à évaluer la faisabilité de transporter de l’hydrogène vers les territoires européens, et son intérêt économique, avant de passer à l’étape des études de réalisation des projets.
De son côté, Miloud Medjelled, président du Comité chargé de la stratégie nationale de l’hydrogène vert au niveau du ministère de l’Energie et des Mines, a appelé à une coopération «stratégique» avec les partenaires allemands, assurant qu’elle est «essentielle» pour atteindre les objectifs ambitieux fixés dans la stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène, adoptée par le gouvernement.
La mise en œuvre de cette stratégie représente, a-t-il ajouté, une opportunité «majeure» pour l’Algérie et permettra de développer une filière «prometteuse», de renforcer l’indépendance énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
L’importance de ce corridor, qui a reçu le statut de «projet important et stratégique» pour l’Union européenne, a été également évoquée par Ellen von Zitzewitz, responsable du partenariat énergétique bilatéral avec la région MENA au niveau du ministère fédéral allemand de l’Economie et de la Protection du climat.
Cette intervenante a fait savoir que l’objectif tracé par l’Allemagne est celui d’aller vers une production de 80% d’énergies sur la base du renouvelable, dont une grande part sera réservée à l’hydrogène vert.
Intervenant par visio-conférence, le directeur exécutif décarbonisation chez la SNAM (Société italienne de transport de gaz) Piero Ercoli, a assuré que l’Algérie dispose d’un potentiel «important» en matière d’hydrogène et peut devenir un pôle de production de l’hydrogène renouvelable avec la maîtrise des coûts.
M. Ercoli a mis en avant les capacités importantes en matière de transport qui peuvent être dimensionnées pour une montée en puissance en fonction du marché et des volumes de la demande européenne, assurant que des tests ont déjà été démontrés sur ce marché énergétique.
La 5e journée algéro-allemande de l’énergie a vu la participation d’environ 200 participants représentant les organismes institutionnels, économiques et de recherche des deux pays, outre d’autres partenaires, notamment des pays d’Autriche, d’Italie, de la Commission européenne et de l’Union européenne, ainsi que de l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena).
Lors de cette journée, les participants ont abordé plusieurs thèmes en lien avec le secteur énergétique, entre autres, les tendances actuelles sur le marché mondial de l’énergie solaire et le programme algérien des énergies renouvelables.
Les communications ont porté sur le partenariat bilatéral en énergie avec un échange sur les évolutions actuelles de la politique énergétique et les moyens de promouvoir des projets communs, notamment dans les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.