Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Sidati, a affirmé que la célébration, hier, du 50e anniversaire de la création du Front Polisario et du déclenchement de la lutte armée sahraouie contre le colonisateur espagnol puis l’occupant marocain, était une occasion au peuple sahraoui de «renouveler son serment» de poursuivre le combat jusqu’à la victoire finale. «La célébration, samedi (hier, ndlr), du 50e anniversaire du déclenchement de la lutte armée sera l’occasion pour le peuple sahraoui de renouveler son serment de mener le combat à son terme.
C’est-à-dire de maintenir cette détermination et cette volonté avec endurance, mais aussi de gagner et de remporter la victoire finale», a indiqué M. Sidati, vendredi soir, lors d’une conférence de presse qu’il a animée à Aousserd, dans les camps de réfugiés sahraouis. «Le peuple sahraoui est dans une position plus que confortable et il est déterminé à avoir gain de cause», a-t-il ajouté. Il a indiqué, à cet égard, que «le peuple sahraoui, en plus des victoires militaires qu’il a remportées contre le colonisateur espagnol puis l’occupant marocain, a pu arracher d’autres succès diplomatiques et su se développer dans plusieurs domaines».
Pour le chef de la diplomatie sahraouie, la grande déception pour les Sahraouis durant ces 50 ans est «l’incapacité des Nations unies et de la communauté internationale à assumer leurs responsabilités et à permettre, par conséquent, au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination».
Selon M. Sidati, les Nations unies ont fait beaucoup en termes de résolutions, de textes et de plans de paix, qui ont suscité un consensus international quant au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et au fait que le Sahara occidental soit un territoire non autonome, mais «elles n’ont jamais dépassé ce stade». «Le peuple sahraoui a été dépité, a eu beaucoup de déceptions, beaucoup de frustrations pour la bonne raison que la communauté internationale n’a pas su assumer pleinement ses responsabilités et appliquer le droit international au Sahara occidental.
C’est une grande déception», a-t-il regretté. M. Sidati a souligné, dans le même contexte, que «la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso) est certes présente sur le terrain, mais elle est pratiquement inactive et immobilisée». Le ministre a précisé, à ce sujet, que «les autorités sahraouies ont toujours été coopératives avec l’ONU et c’est le Maroc qui sape à chaque fois les efforts onusiens».
Interrogé, par ailleurs, au sujet de la position de l’Union européenne (UE) vis-à-vis de la question sahraouie, M. Sidati a indiqué que les agissements de certains Etats ainsi que du Conseil des Etats et la Commission européenne allant à l’encontre des décisions de la justice européenne, notamment celle en rapport avec les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, «portent atteinte à la crédibilité de ces pays».
«Quand le Conseil des Etats et des gouvernements passent outre les décisions de leur justice et signent des accords en catimini avec le Maroc, en incluant le territoire sahraoui, on se pose la question : quelle crédibilité peut-on accorder à ces institutions lorsqu’elles participent aux violations et au pillage d’un territoire dont le statut international est bien connu et bien reconnu ?» s’est-il indigné.
Le ministre sahraoui des Affaires étrangères et membre du secrétariat national du Front Polisario a fait savoir, à ce sujet, que le Front Polisario a décidé de mener sa bataille juridique jusqu’au bout, afin de réclamer réparation à la fois auprès du Maroc et de l’UE pour le préjudice subi par le peuple sahraoui. «La bataille juridique que mène le peuple sahraoui ne fait que commencer.
Les Sahraouis vont passer à une vitesse supérieure, à une phase beaucoup plus importante, en demandant aux institutions européennes, qui ont violé le droit international et qui ont passé outre les décisions de la Cour européenne, réparation pour le préjudice subi par le peuple sahraoui», a affirmé M. Sidati.