Bien que la situation soit, pour l’instant, sous contrôle, il n’en demeure pas moins que la donne pourrait changer dans les jours ou les semaines à venir, voire d’ici quelques mois, si jamais il y a d’autres vagues.
Le gouvernement a décidé, samedi 15 janvier, la reconduction, pour une durée de dix jours, des «mesures du dispositif de protection et de prévention contre la pandémie de coronavirus (Covid-19)». Si les plus hautes autorités du pays n’ont pas eu recours au confinement ou à la fermeture de certains lieux, au moment où les chiffres des contaminations sont en hausse, le ton est plus ferme pour ce qui est du respect des mesures de protection et de distanciation.
«Le gouvernement veille à l’application stricte des mesures de fermeture des établissements, espaces et lieux où seront constatées des infractions au dispositif sanitaire», indique le Premier ministère dans un communiqué. Il est question à cet effet de «l’exigence du port obligatoire du masque de protection, les mesures d’hygiène et la distanciation physique ainsi que les protocoles sanitaires dédiés aux différentes activités».
L’Exécutif a tenu, ainsi, à souligner que «les chiffres des cas de contaminations enregistrés ces derniers jours confirment l’amorce de la quatrième vague de cette épidémie avec ses conséquences sur le nombre d’hospitalisations qui ne cesse de croître et de mettre en grande difficulté nos structures hospitalières qui pourraient atteindre un seuil de saturation et les pénibles situations que nous avons vécues lors de la troisième vague de cette pandémie». «Ce rythme de propagation va entraîner une exacerbation de la crise sanitaire et un fort impact sur notre population et chez les personnes les plus vulnérables, particulièrement les personnes non encore vaccinées», ajoute le communiqué.
Le ministère de la Santé a indiqué, le même jour, que durant les dernières 24 heures, 505 nouveaux cas de contamination et 11 décès ont été enregistrés.
Des chiffres qui, selon plusieurs spécialistes, sont en deçà de la réalité au vu de la situation dans les hôpitaux qui, même si pour l’instant ne sont pas submergés, accueillent toutefois un nombre de plus en plus important de malades, et en prenant compte de certains paramètres, comme l’automédication ou les cas «positifs» établis par le biais de tests autres que la PCR (antigénique par exemple).
Cinq ans pour vacciner toute la population !
D’autant plus que ces derniers temps, beaucoup de cas ont été signalés dans les établissements scolaires, notamment dans la capitale. «Le gouvernement a réitéré, avec force et insistance, ses appels aux citoyens pour continuer à soutenir l’effort national de lutte contre cette épidémie mondiale par la poursuite du respect des gestes barrières en particulier pour ce qui est du port obligatoire du masque de protection, les mesures d’hygiène et la distanciation physique», indique, à ce propos le communiqué du gouvernement, qui a également et surtout «réitéré ses appels aux citoyens pour recourir à la vaccination qui reste le meilleur moyen de prévention pour prémunir nos concitoyens de la gravité des effets de cette pandémie».
Sur ce dernier point, il faut dire que la campagne de vaccination est toujours au ralenti. Selon les dernières estimations, le taux national est à moins de 30%. C’est le cas notamment des personnels de la santé et de l’éducation. Si la campagne de vaccination avait atteint un rythme plutôt appréciable durant la troisième vague, il faut dire que les choses n’ont pas évolué de la même manière par la suite.
Au rythme actuel, il faudrait attendre quatre, voire cinq années pour vacciner 70% de la population. Une réticence inexpliquée, même si certains spécialistes évoquent un défaut de campagnes de sensibilisation. En tout état de cause, quoique la situation soit, pour l’instant, sous contrôle, il n’en demeure pas moins que la donne pourrait changer dans les jours ou semaines à venir, voire d’ici quelques mois, si jamais il y aura d’autres vagues.
Quelques mesures ont déjà été prises dans l’objectif d’encourager les Algériens à se faire vacciner, comme l’instauration officielle du pass vaccinal qui d’ailleurs commence à être exigé pour l’accès à certains lieux, comme c’est le cas avec les salles de cinéma. Mais cela va-t-il suffire ? Probablement pas, le taux de vaccination étant très faible.
Dans tous les cas de figure, vu qu’un autre reconfinement est improbable, au vu de ses répercussions sur différents plans, seul le respect du dispositif sanitaire (protection, distanciation), associé à une campagne de sensibilisation pour la vaccination peuvent éviter au pays un scénario similaire à celui vécu lors de la troisième vague. Avec un système de santé aux capacités limitées, les hôpitaux ne peuvent supporter un flux important de cas graves.