Si la Bande de Ghaza enregistre un nombre effroyable de pertes humaines et de destructions de son infrastructure depuis le début de l’agression israélienne, les autres territoires palestiniens occupés ne sont pas épargnés par les crimes et les violences de masse sionistes.
Depuis le début de l’agression sioniste, 19 667 personnes ont trouvé la mort et 52 586 ont été blessées dans la Bande de Ghaza, selon un nouveau bilan rendu public hier par le ministère de la Santé à Ghaza.
S’il est clairement établi que c’est l’enclave palestinienne qui subit le plus durement les foudres de l’épouvantable machine de guerre israélienne, le reste des territoires palestiniens occupés ne sont pas pour autant épargnés par les crimes et les violences de masse sionistes.
En Cisjordanie, il a été enregistré plus de 301 morts et plus de 3100 blessés depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.
Outre le nombre croissant de victimes endeuillant chaque jour plus de familles dans la région, la Cisjordanie connaît un grand nombre d’arrestations. Entre dimanche soir et lundi matin, l’armée israélienne a arrêté 35 personnes dont trois femmes, indique l’Association des prisonniers palestiniens.
Ces arrestations, précise la même source, ont été effectuées à Al Khalil, Al Qods, Beit Lahm, Ramallah, Tolkaram, Jéricho et Tubas. S’y ajoutent 30 autres personnes arrêtées ce mardi sur le même territoire, portant le nombre total de détenus en Cisjordanie, incluant El Qods occupée, à 4605 depuis le 7 octobre, d’après un communiqué commun de L’Instance des affaires des prisonniers affiliée à l’OLP et l’Association des prisonniers palestiniens.
Il faut dire que depuis le 7 octobre, la Cisjordanie a connu très vite une situation insurrectionnelle, même si l’Autorité palestinienne a fait montre de retenue face aux atrocités israéliennes commises à Ghaza. Des affrontements réguliers, opposant civils palestiniens aux forces de l’occupant, ont embrasé les villes et les camps palestiniens de la rive ouest du Jourdain.
A Jénine et Tolkaram, les exactions israéliennes ont redoublé de férocité ces derniers jours. L’armée sioniste avait déclenché le 12 décembre une opération militaire d’envergure sur la ville et le camp de Jénine. Trois jours durant, du 12 au 14 décembre, l’armée d’occupation israélienne mené une impitoyable campagne de destruction dans les camps palestiniens, soutenue par des drones et des snipers.
Elle a « bombardé 20 maisons et arrêté 700 Palestiniens, dont la plupart ont été libérés après une enquête qui a duré des heures», a déclaré Kamal Abu Al Rub, gouverneur par intérim de Jénine, à l’agence turque Anadolu. Le ministère palestinien de la Santé a indiqué, jeudi dernier, que pas moins de 12 Palestiniens ont été tués au cours de cette opération.
L’armée israélienne a régulièrement mené des expéditions punitives à Jénine. Le 9 novembre dernier, 14 personnes y ont trouvé la mort lors d’affrontements avec les forces de l’occupant.
MSF témoigne des crimes israéliens à Jénine
L’ONG Médecins sans frontières vient de livrer un puissant témoignage sur la situation intolérable qui sévit à Jénine, notamment pendant le siège de cette ville du nord de la Cisjordanie.
Dans un communiqué diffusé le 15 décembre sous le titre «Jénine : augmentation vertigineuse des attaques israéliennes contre les personnes civiles et les établissements de santé», l’ONG note : «Dans la salle d’urgence de l’hôpital Khalil Suleiman, soutenu par MSF, les forces israéliennes ont lancé une grenade lacrymogène à l’intérieur de la salle d’urgence, aggravant l’afflux déjà critique de patientes et de patients.
Tout au long de l’incursion militaire, MSF a été témoin de l’obstruction des ambulances et du ciblage des établissements de santé, des événements qui sont devenus fréquents dans les mois qui ont suivi.»
Luz Saveedra, coordinatrice de MSF à Jénine citée par l’agence Wafa, affirme de son côté que les violences contre les civils ne cessent d’augmenter depuis le 7 octobre et que les attaques n’ont pas épargné les équipes de secours.
«La destruction des routes et des infrastructures ainsi que des conduites d’eau et des canalisations d’évacuation des eaux usées devient préoccupante» a-t-elle souligné. Les dernières semaines, appuie-t-elle, les forces israéliennes ont encerclé plusieurs hôpitaux à Jénine.
«Elles ont même ouvert le feu sur un jeune homme à l’hôpital Khalil Suleiman, le laissant sans vie.» Luz Saveedra estime que les incursions violentes des soldats israéliens dans les établissements hospitaliers se sont banalisées.
Elle rapporte également que l’armée sioniste n’a pas hésité «à tirer sur les gens et lancer des grenades lacrymogènes dans les hôpitaux, et elle a obligé des secouristes à enlever leurs vêtements et à s’agenouiller en pleine rue».
Un climat de guerre similaire régnait également ces derniers jours à Tolkaram et au camp de Nour Chams, situé à proximité. Le ministère palestinien de la Santé annonçait, dimanche dernier, que 5 Palestiniens ont été fauchés par des tirs de drones israéliens dans ce camp. Au moins 51 personnes ont été tuées à Tolkaram depuis le 7 octobre, selon la même source.
A cela s’ajoutent les agressions quotidiennes des colons israéliens à l’encontre de la population palestinienne, des agressions allant jusqu’au meurtre. Devant l’ampleur de ces violences, plusieurs pays ont appelé dans une déclaration commune «à la sanction des auteurs de ces actes», rapporte l’APS.
Les pays en question sont : l’Australie, la Belgique, le Canada, le Danemark, la Finlande, la France, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni.
«Depuis le début du mois d’octobre, lit-on dans cette déclaration commune, les colons ont commis plus de 343 attaques violentes, tuant 8 civils palestiniens, blessant plus de 83 autres et forçant 1026 Palestiniens à quitter leurs maisons.»