2e édition des Salam Days 2023 : La biologie médicale en débat

03/10/2023 mis à jour: 06:45
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Photo : D. R.

La 2e édition des Salam Days 2023, les Journées scientifiques du Syndicat algérien des laboratoires d’analyses médicales (Salam), a été lancée hier à l’hôtel El Aurassi. Une occasion pour mettre en lumière l’impératif du respect de la déontologie pour garantir des prestations de qualité.

L’événement, qui a réuni quelque 400 experts en biologie médicale, chercheurs et professionnels de la santé, nationaux et internationaux, fut l’occasion d’insister sur l’importance de la formation continue des biologistes médicaux et de confronter les expériences entre les praticiens, mais aussi d’aborder de nombreuses thématiques, à l’exemple de la biologie thyroïdienne, le contrôle qualité et le choix des méthodes, l’auto-immunité digestive, l’infertilité du couple, ou encore la toxoplasmose chez la femme enceinte.

Lors de ces journées scientifiques, qui ont été clôturées aujourd’hui, il sera également question de débattre de l’apport déterminant des biologistes médicaux au sein du système de santé algérien, mais aussi d’attirer l’attention des pouvoirs publics au sujet de certains problèmes auxquels est confrontée la profession.

A cet effet, Abdelhalim Chachou, médecin biologiste libéral et président de l’Association nationale des laboratoires d’analyses médicales explique : «Actuellement, on assiste à la pratique de la biologie médicale par des personnes non qualifiées. Malheureusement, la tutelle cautionne passivement ou activement. Passivement, en fermant les yeux sur certaines professions médicales qui font de la biologie médicale sans être qualifiés, et cela, malgré la loi de 2018 et activement en autorisant une spécialité clinique qui est l’hématologie clinique à exercer en laboratoire».

Dans ce cas précis, M. Chachou estime que le terme laboratoire prête à confusion et pour cause, «les spécialistes en hématologie clinique, qui sont destinés à faire de la clinique uniquement, font uniquement des examens de biologie médicale en laboratoire», affirme-t-il. «Actuellement, nous menons des actions afin que la tutelle prenne ses responsabilités afin de rétablir les choses dans leur courant naturel. Nous ferons d’ailleurs tout notre possible pour interpeller les autorités à ce sujet. Si jamais rien n’est fait pour mettre un terme à ces pratiques, le profil de biologiste médical risque de disparaître, car une profession n’évolue que grâce à ceux qui ont été formés pour», prévient M. Chachou.

De son côté, le docteur Aggoune Adel, vice-président du Syndicat algérien des laboratoires d’analyses médicales, assure que l’exercice illégal de la profession constitue un fléau qui menace la santé du citoyen. A cet effet, il explique : «Il faut savoir que 70% des décisions médicales sont basées sur les résultats des analyses médicales. Malheureusement, nous avons remarqué dernièrement que certaines personnes exercent de manière illégale la profession de la biologie médicale.»

Pourtant, la loi est claire, assure M. Aggoune. Selon lui, les articles 251, 252 et 253 stipulent que seul un pharmacien ou un spécialiste en biologie médicale peut exploiter un laboratoire d’analyses médicales. «On constate malheureusement qu’il y a infraction à la loi par certaines salles de soins qui font de la sous-traitance pour les tubes de sang mais aussi certains centres de diagnostic qui ne disposent pas d’un médecin ou de pharmacien biologiste.» C’est pourquoi, le syndicat dénonce «ces pratiques illégales et appelle les autorités compétentes à mettre de l’ordre en mettant fin à ces pratiques qui menacent la santé du citoyen», conclut M. Aggoune. 

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