24 soldats israéliens dont 21 réservistes ont été tués, avant-hier lundi, dans des combats dans la Bande de Ghaza. C’est le bilan le plus lourd subi par l’armée sioniste depuis le début de son offensive terrestre.
C’est la plus grande perte humaine essuyée par l’armée israélienne depuis le lancement de son offensive terrestre à l’intérieur de la Bande de Ghaza le 27 octobre 2023. Avant-hier lundi, 24 soldats israéliens ont été tués dans des combats au centre de l’enclave palestinienne. C’est ce qu’a annoncé, hier, le porte-parole de l’armée israélienne, le général Daniel Hagari. Parmi ces 24 soldats, figurent 21 réservistes.
Un autre soldat a été grièvement blessé. Ces pertes portent à 221 le nombre de soldats de l’Etat hébreu tués depuis le début de la phase terrestre et à 556 militaires israéliens depuis le 7 octobre. «La guerre a un prix lourd, voire très lourd», a soufflé le général Daniel Hagari devant son pupitre, en livrant le bilan quotidien des opérations sionistes dans la Bande de Ghaza.
Les jeunes réservistes paient surtout le prix du jusqu’au-boutisme aveugle de Benyamin Netanyahu et de son cabinet de guerre. Concrètement, que s’est-il passé ce 22 janvier ? «Lors de combats avant-hier lundi dans le centre de la Bande de Ghaza, 21 réservistes qui opéraient dans la zone séparant les kibboutz israéliens situés dans l’enveloppe de Ghaza, de l’enclave palestinienne, sont tombés dans la zone frontalière de Kissufim», résume Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne en langue arabe, dans un post sur le réseau «X».
Les combattants palestiniens ont ciblé un tank au RPG «positionné à proximité de deux bâtiments que l’armée voulait raser», détaille l’AFP, en se basant sur le récit de Daniel Hagari. Ce dernier précise que les troupes israéliennes cherchaient à détruire des infrastructures supposées être utilisées par le Hamas à 600 mètres de la frontière avec Israël, près de Kissufim.
«D’après ce que l’on sait à ce stade, vers 16h, un missile RPG a été tiré, provoquant une explosion dans deux immeubles de deux étages qui se sont effondrés. Les bâtiments ont apparemment explosé à cause des mines que les soldats venaient de placer pour les détruire», a expliqué Daniel Hagari. L’agence Anadolu complète : «Lundi, l’armée israélienne a annoncé la mort de 3 soldats lors de combats dans le sud de la Bande de Ghaza, portant à 24 le nombre total de soldats tués en 24 heures».
Contre-offensives de la guérilla palestinienne
Il y a quelques jours, l’armée israélienne soutenait qu’elle avait «achevé le démantèlement de la structure militaire du Hamas dans le nord de la Bande de Ghaza». Et Daniel Hagari avait déclaré que les forces sionistes allaient se concentrer «désormais sur le démantèlement du Hamas dans le Centre et le Sud». Cela explique l’acharnement, depuis plusieurs jours, sur le sud de la Bande de Ghaza.
Hier, les forces d’occupation ont encerclé l’ensemble de la ville de Khan Younès. Malgré ce siège sanglant, différentes factions de la résistance palestinienne ont annoncé, de leur côté, avoir mené de nombreuses attaques contre les forces israéliennes. Les Brigades Ezzeddine Al Qassam assurent avoir fait exploser des mines au passage de troupes d’infanterie israéliennes, provoquant la mort de 3 soldats et en blessant d’autres, a indiqué, hier, le site d’Al Jazeera Mubasher (aljazeeramubasher.net).
Elles auraient, en outre, détruit 3 bulldozers de type «D9», à l’aide de lance-roquettes «Tandem» et «Al Yassine 105», à l’ouest de la ville de Khan Younès. La cellule d’information des Brigades Al Qassam avance, par ailleurs, que le bras armé du mouvement Hamas a ciblé par des tirs de mortier «de gros calibre» les troupes israéliennes au sud-ouest de la ville de Ghaza.
Al Qassam ajoute qu’ils ont réussi à récupérer trois drones israéliens à Haï Al Zaytoun, toujours dans la ville de Ghaza. Al Jazeera a relayé cette autre information donnée par Saraya Al Qods selon laquelle cette faction a mené, hier, une attaque au RPG contre un char sioniste et un bulldozer à l’est du camp d’Al Maghazi, au centre de la Bande de Ghaza.
Saraya El Qods affirme avoir ciblé, à l’aide de deux roquettes RPG, des snipers retranchés dans un bâtiment du camp d’Al Maghazi et également frappé d’une salve de tirs de mortier et de roquettes «Badr 1» un cantonnement de soldats israéliens et visé par la même opération des engins militaires au sud-est du camp d’Al Bureij.
Autre composante de la guérilla palestinienne : les Brigades Chahid Abou Ali Mostafa, qui disent avoir engagé, hier, des combats violents contre les forces d’occupation sionistes à l’est de Jabaliya, dans le nord de la Bande de Ghaza, et à l’ouest de Khan Younès, au sud.
Toujours selon Al Jazeera, une autre organisation paramilitaire, «Kataeb El Moqawama El Wataniya» (Les Brigades de la résistance nationale), dit avoir eu des accrochages avec les soldats israéliens à Kizan Abou Rachwan, au sud de Khan Younès. Ce groupe de résistants aurait fait sauter une charge explosive au passage d’un engin de guerre de l’occupant. L’embuscade aurait fait «des morts et des blessés parmi les soldats ennemis».
«Ma fille et mon mari ont été brûlés»
Du côté de la population civile, le ministère de la Santé dans la Bande de Ghaza a livré ce chiffre effarant hier : 195 personnes ont été tuées et 354 blessées en 24 heures, soit de lundi à mardi, suite aux dernières frappes israéliennes. Les mêmes autorités précisent que le bilan provisoire des pertes humaines depuis le début de l’agression sioniste contre Ghaza s’élève à 25 490 morts et 63 354 blessés.
Comme nous l’avons souligné, ce sont les gouvernorats du Sud qui subissent le gros des attaques punitives à l’heure actuelle, croulant sous un tapis de bombes. Selon l’agence Wafa, «des dizaines de personnes sont tombées en martyrs et plusieurs autres blessées, suite au bombardement de leurs tentes au camp d’Al Mawassi, à Khan Younès».
Ces raids ont fait «sept morts au sein de la famille Abo Khodheir». Le Croissant-Rouge palestinien, cité par Wafa, révèle qu’un grand nombre de victimes a été enregistré du fait des tirs qui s’en prennent au «moindre corps en mouvement» dans la région de Khan Younès. On apprend, par ailleurs, que «quatre citoyens sont tombés en martyrs après qu’un tank de l’occupant ait ouvert le feu sur un véhicule civil à Rafah», écrit Wafa.
Citant des sources médicales, l’agence d’information palestinienne ajoute qu’un citoyen a été tué, hier, après des tirs de drones sur le portail d’entrée de l’hôpital El Amal affilié au Croissant-Rouge palestinien, dans la ville de Khan Younès. Un grand mouvement de panique s’est emparé des déplacés qui se sont abrités massivement dans le périmètre dudit hôpital.
Même atmosphère apocalyptique à l’hôpital Nasser de Khan Younès qui subit lui aussi un déluge de tirs non discriminés. Les pilonnages intensifs ont plongé les malades, les déplacés et le personnel médical dans la terreur, à cause des éclats d’obus qui sont violemment projetés. A retenir ce témoignage bouleversant d’une déplacée à Khan Younès qui a perdu sa fille et son mari lundi soir, suite à un acte d’agression d’une effroyable barbarie.
Dans un témoignage poignant cité par l’agence Wafa, cette dame affirme que son époux et leur enfant ont péri dans un incendie criminel provoqué par des soldats israéliens. «Ils ont brûlé la tente dans laquelle ils se sont réfugiés et qui se trouve au camp d’Al Mawassi, à l’ouest de Khan Younès», rapporte Wafa.
«Les flammes ont fondu sur nous et embrasé la tente», relate la mère éplorée. «Ma fille était à côté de moi. Puis elle a été happée par les flammes et je n’ai pas réussi à éteindre le feu.
Elle se consumait sous mes yeux et je ne pouvais rien faire. Mon mari a été brûlé vif lui aussi et il est mort de ses brûlures», témoigne la rescapée, dressée au chevet de la dépouille de sa fille. Elle poursuit : «Nous nous sommes évadés de la tente. Mais le feu continuait à nous consumer. Regardez ma fille. Elle a des traces de brûlures sur le visage, sur ses mains et tout le corps. Et moi aussi, je n’ai pas été épargnée. Ma main a été brûlée jusqu’à l’os». Terrible !