«La Tunisie est le pays voisin avec lequel nous entretenons des relations historiques et des liens socioculturels divers et solides, outre nos excellentes relations politiques qui sont un exemple d’excellence dans les régions arabe et africaine», a déclaré M. Benabderrahmane.
L’Algérie et la Tunisie s’accordent à impulser une nouvelle dynamique aux relations bilatérales et les hisser au niveau d’un partenariat stratégique, au vu des mutations internationales en cours. C’est ce qu’a affirmé mardi, à Alger, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, qui a coprésidé, avec le chef du gouvernement tunisien, Ahmed Hachani, l’ouverture du forum économique d’affaires algéro-tunisien.
Dans son allocution à l’occasion, M. Benabderrahmane a affirmé que toutes les conditions étaient réunies pour «un nouveau départ du partenariat bilatéral, depuis cette salle et à partir de demain, à l’occasion des rencontres bilatérales, en vue d’établir des partenariats fructueux, tisser des liens d’affaires permanents et conclure des marchés mutuellement bénéfiques». M. Benabderrahmane s’est dit convaincu que «ce forum marquera le début d’une nouvelle ère dans les relations économiques et commerciales liant les deux pays, les opérateurs et les investisseurs algériens et leurs frères tunisiens».
«La Tunisie est le pays voisin avec lequel nous entretenons des relations historiques et des liens socioculturels divers et solides, outre nos excellentes relations politiques qui sont un exemple d’excellence dans les régions arabe et africaine», a rappelé le Premier ministre, ajoutant que la Tunisie est «l’un des plus importants partenaires économiques de l’Algérie en termes de volume d’investissements et d’échanges commerciaux».
Groupe de travail conjoint
Pour sa part, le chef du gouvernement tunisien, Ahmed Hachani, a qualifié les relations algéro-tunisiennes d’«exemplaires» et d’«historiques», ajoutant que «nous sommes fiers et satisfaits du niveau de coopération entre les deux pays, et demeurons convaincus que les échanges commerciaux et la coopération économique peuvent être améliorés».
A ce propos, il a réaffirmé la nécessité d’accélérer la mise en place d’un groupe de travail conjoint chargé d’examiner la mise à jour de l’accord commercial préférentiel, afin qu’il puisse tenir ses premières réunions avant la fin de l’année en cours. Il a aussi exprimé son souhait de voir ce groupe de travail tenir une réunion technique pour examiner la création d’une zone franche le long de la bande frontalière entre les deux pays.
M. Hachani a, en outre, souligné que son pays ambitionne, à travers le plan de développement de la période 2023-2025, d’améliorer le climat des affaires en Tunisie. Il a affirmé, dans ce contexte, que la Tunisie accueillera à bras ouverts les hommes d’affaires et les investisseurs algériens, leur promettant d’«assurer toutes les facilités et les encouragements indispensables à l’aboutissement de leurs projets dans différents secteurs prometteurs, notamment l’énergie, les énergies renouvelables, l’industrie automobile, les industries pharmaceutiques et le tourisme».
Par ailleurs, le chef du gouvernement tunisien a coprésidé, hier, avec le Premier ministre, M. Benabderrahmane, les travaux de la 22e session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne. Intervenant après l’ouverture des travaux, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, a affirmé que la coopération entre l’Algérie et la Tunisie avait franchi des étapes «encourageantes». La commission «a examiné et évalué les différents dossiers de la coopération bilatérale intense et riche (…)», s’est-il réjoui.
Perspectives prometteuses
La réunion de la commission de suivi a, a-t-il indiqué, permis de «mettre en avant les perspectives prometteuses de ces relations, et d’identifier de nouveaux domaines de coopération bilatérale, avec l’adoption des mesures concrètes pour soutenir cette approche constructive (…)», a-t-il ajouté. La commission, à laquelle ont pris part des représentants de 30 secteurs ministériels et entreprises nationales des deux pays, a abordé quatre dossiers importants d’intérêt commun.
Il s’agit des dossiers liés à la coopération économique et commerciale, à la coopération sécuritaire et sur les frontières, à la coopération dans le domaine des ressources humaines et sociales, et au renforcement du cadre juridique de la coopération algéro-tunisienne. Les échanges commerciaux, les investissements bilatéraux, la coopération financière et énergétique, en sus d’autres secteurs économiques ont été mis en évidence par la commission sur le plan de la coopération économique.
M. Attaf a indiqué que «la commission a exprimé sa satisfaction quant à la dynamique croissante des échanges commerciaux ayant réalisé, l’année dernière, un total de 1,9 milliard de dollars». Il a, à ce propos, rappelé «la nécessité de poursuivre les efforts en vue d’augmenter le volume, de diversifier les échanges bilatéraux et de résoudre les questions en suspens». La commission a d’ailleurs mis l’accent sur l’impératif de faciliter l’investissement à travers le renforcement du contact et de la coopération entre l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) et son homologue tunisienne. Le ministre des Affaires étrangères a ajouté que «la commission a mis en avant l’importance particulière du dossier énergétique, étant un des principaux axes de la coopération algéro-tunisienne (…)».
Sur le plan de la coopération sécuritaire et frontalière, la commission a, a-t-il poursuivi, mis en exergue «la dynamique soutenue de coopération et de coordination entre les deux pays face aux menaces communes, en l’occurrence la contrebande et l’immigration clandestine, appelant à accélérer la tenue d’une réunion de la commission sécuritaire mixte dans les plus brefs délais». Le développement des régions frontalières a également figuré au menu des travaux de la commission et il a été convenu, à cet égard, de la création d’une commission bilatérale pour l’encadrement et le soutien de la coopération en vue de renforcer le développement dans ces régions qui jouissent d’un intérêt particulier.
Après avoir présenté les indicateurs économiques qui font de l’Algérie un marché important et un pays stratégique pour attirer les investisseurs, Salah Boussbia, DG de la promotion de l'investissement au ministère de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, a, lors des travaux de la commission, formulé le souhait de voir des opportunités de partenariat fructueuses entre les hommes d’affaires algériens et tunisiens dans le cadre du principe gagnant-gagnant.
Le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Samir Derradji, a également souligné, dans son intervention, l’importance de renforcer les échanges entre l’Algérie et la Tunisie. Pour sa part, le directeur général du Centre tunisien de promotion des exportations (Cepex), Mourad Ben Hassine, a indiqué que l’Algérie était le premier partenaire économique de la Tunisie au niveau arabe et africain.
Il a également précisé que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a augmenté de 58% au cours des huit premiers mois de 2023, par rapport à la même période de 2022. Les travaux du forum économique algéro-tunisien se sont poursuivis hier par la tenue de rencontres B2B entre hommes d’affaires des deux pays opérant dans les secteurs des services, de l’énergie et de l’environnement, ainsi que de l’industrie et de l’agriculture. La session de clôture sera consacrée à la présentation des résultats et des recommandations du forum et la lecture de la déclaration finale.