Cinq personnes ont été tuées et dix autres blessées dans la nuit de vendredi, lors d’un largage aérien de colis humanitaires sur un camp de réfugiés, selon des médias.
Les frappes israéliennes sur Ghaza ne connaissent aucun répit. La longue liste des morts et des blessés s’est encore allongée hier au 155e jour de l’agression sioniste contre la population civile palestinienne prise au piège de la guerre, des maladies et de la famine.
A quelques jours seulement du début du mois de Ramadhan, des bombardements aériens israéliens ont de nouveau fait des dizaines de victimes. L’armée d’occupation a, dans la nuit de vendredi à hier, commis dix nouveaux massacres contre des civils palestiniens, faisant 82 morts et 122 blessés, selon l’agence palestinienne Wafa citant des sources médicales.
Plusieurs corps demeurent toujours sous les décombres alors que d’autres restent éparpillés dans les rues, selon les mêmes sources. Depuis le début des raids intensifs sur Khan Younès et Rafah, l’armée israélienne empêche délibérément les ambulances de récupérer les corps des victimes.
Le bilan des nouvelles frappes auraient pu être plus lourd après la destruction d’une tour de 12 étages à Rafah, visée par l’aviation israélienne dans la nuit de vendredi à hier. Selon Reuters, 200 déplacés palestiniens s’étaient réfugiés dans cette bâtisse, l’une des plus hautes tours résidentielles de la ville, située à 500 mètres de la frontière avec l’Egypte.
Ils ont eu à peine 30 minutes pour évacuer l’immeuble et avoir la vie sauve. «Les gens ont été surpris, ils ont couru dans les escaliers, certains sont tombés, c’était le chaos.
Les gens ont abandonné leurs affaires et leur argent», a déclaré Mohammad El Nabris, un des résidents, ajoutant que parmi les personnes qui ont trébuché dans les escaliers lors de l’évacuation paniquée se trouvait une femme enceinte. La destruction systématique des sites résidentiels dans la bande de Ghaza s’inscrit, depuis le début de la guerre, dans une logique implacable visant à rendre l’enclave inhabitable.
Des sources palestiniennes, citées par Al Jazeera, ont rapporté hier que 90% des habitants de Ghaza ont été déplacés depuis le début de la guerre, ajoutant que celle-ci a fait jusqu’ici 110 000 morts, blessés et disparus. Outre les pertes humaines, l’entreprise génocidaire sioniste a occasionné des pertes estimées à plus de 30 milliards de dollars.
Des pertes causées par la destruction totale ou partielle d’infrastructures de base et d’habitations. Dans une déclaration à la chaîne qatarie, le maire de Jabalia, Mazen Al Najjar, a indiqué que les forces de l’occupation ont détruit 75% des puits d’eau de la ville. Il a aussi confirmé le décès de plusieurs civils lors du largage aérien de colis humanitaires sur un camp de réfugiés.
Cinq personnes ont été tuées et dix autres ont été blessées dans cette opération de largage, selon des médias. «Quand les avions ont commencé à larguer la cargaison, moi et mon frère, nous nous sommes rendus dans la zone dans l’espoir de récupérer un sac de farine», a témoigné Mohammed Al Ghoul, un homme de 50 ans vivant dans le camp de réfugiés d’Al Chati où l’accident a eu lieu. «Mais le parachute ne s’est pas ouvert et la cargaison est tombée comme une roquette sur le toit d’une des maisons», a-t-il expliqué.
«La guerre a brisé tout sentiment d’humanité partagé»
Les armées jordanienne et américaine ont affirmé qu’aucun de leurs appareils n’était à l’origine du drame. La Belgique, l’Egypte, la France et les Pays-Bas effectuent également des largages d’aide sur le territoire assiégé par Israël.
Pour sa part, la présidente du Comité international de la Croix-Rouge a déploré hier le fait que la guerre ait brisé «tout sentiment d’humanité partagé», réclamant un cessez-le-feu. Cinq mois après le début de l’agression israélienne sur l’enclave palestinienne, «la situation dans la bande de Ghaza se dégrade d’heure en heure.
Il n’y a aucun endroit sûr où se rendre. Le nombre de morts parmi les civils et la détention des otages sont choquants et inacceptables», a-t-elle déclaré. Face à ces «profondes souffrances», le CICR a, dans un communiqué, appelé à faciliter le travail des humanitaires.
«(…) Les détenus palestiniens doivent être traités avec humanité et autorisés à communiquer avec leurs familles. Le CICR doit être informé (de leur détention, ndlr) et autorisé à rendre visite aux Palestiniens détenus par Israël.»
La présidente du CICR rappelle qu’«en tant que puissance occupante, Israël doit répondre aux besoins fondamentaux de la population ou faciliter l’acheminement sûr et sans entrave de l’aide humanitaire».
Israël ne laisse entrer les camions d’aides qu’au compte-gouttes en provenance d’Egypte et, selon l’ONU, sur les 2,4 millions d’habitants dans le territoire palestinien exigu, 2,2 millions sont menacés de famine avec d’importantes pénuries de nourriture et d’eau potable.
«Un flux régulier et solide d’aide humanitaire pour répondre aux besoins n’est qu’une partie de la solution» à Ghaza, a souligné toutefois la présidente du CICR. Le ministère de la Santé palestinien a fait état hier d’un nouveau bilan de 30 960 morts et de 72 524 blessés dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre dernier.
A ces personnes tuées dans les bombardements, s’ajoute également le décompte des Palestiniens morts de faim et de soif dans l’enclave. D’après le ministère de la Santé, cité par l’AFP, au moins 23 civils sont morts de malnutrition et de déshydratation à Ghaza, après le décès de trois nouveaux enfants.
Manifestations de soutien aux Palestiniens à travers le monde
Plusieurs villes et capitales à travers le monde ont été le théâtre hier de manifestations massives de soutien au peuple palestinien et pour dénoncer l’agression sioniste contre la bande de Ghaza, a indiqué l’agence de presse Wafa.
Des milliers de personnes ont participé aux manifestations organisées dans la ville allemande de Hanovre, dans les villes de Copenhague et d’Aarhus au Danemark, à Milan en Italie, à Londres et Manchester en Grande-Bretagne, à Boras et Kristianstad en Suède, à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, et dans la capitale de la Corée du Sud, Séoul, en soutien au peuple palestinien et pour exiger un cessez-le-feu et l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza, souligne Wafa.
Les participants aux manifestations ont brandi des drapeaux palestiniens et des banderoles dénonçant les crimes commis par l’occupant sioniste contre le peuple palestinien, ajoute la même source.
Les protestataires ont également appelé à la fin de la politique des deux poids deux mesures et à la nécessité de poursuivre l’occupant sioniste pour ses massacres contre le peuple palestinien, en particulier les enfants, et ont condamné le génocide dans la bande de Ghaza. (APS)