148e jour de l'attaque israélienne contre la bande de Ghaza : Massacres massifs et non-stop de civils palestiniens

03/03/2024 mis à jour: 03:15
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L’entreprise génocidaire israélienne a déjà provoqué une catastrophe humanitaire dans la bande de Ghaza, où 2,2 millions des 2,4 millions d’habitants sont menacés de  famine, d’après l’ONU.

La guerre génocidaire que mène Israël contre les Palestiniens se poursuit sans répit, malgré des appels persistants pour un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Ghaza, où la famine guette les rescapés des bombardements non-stop. Au 148e jour de l’agression israélienne, des raids intensifs ont, hier, encore ciblé plusieurs zones et quartiers de l’enclave palestinienne.

Ces dernières  24 heures, des frappes meurtrières ont fait au moins 92 morts, a rapporté l’agence palestinienne Wafa, citant le  ministère palestinien de la Santé.

Des dizaines de civils ont été tués, dont la plupart sont des femmes et des enfants, dans des bombardements qui ont visé les quartiers d’Al Zaytoun, Tal Al Hawa, Al Sabra et Al Daraj, dans la ville de Ghaza, a précisé la même source. L’armée de l’occupant a, selon Wafa, tiré plus de six missiles en direction d’habitations palestiniennes à Tal Al Hawa, faisant cinq blessés.

A Beit Hanoun, dans le nord, trois civils ont péri sous les bombes alors qu’ils cueillaient des herbes sauvages pour se nourrir et survivre à la famine endémique qui  sévit désormais dans toute l’enclave. A Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza, deux Palestiniens ont trouvé la mort, tandis qu’à Rafah un drone israélien a ciblé un véhicule palestinien, causant la mort de tous ses occupants.

Selon des sources médicales, les corps de nombreux civils sont toujours enfouis sous les décombres des maisons et dans les rues. Les secouristes n’arrivent toujours pas à les extraire et à les évacuer en raison de l’interdiction formelle qui leur est imposée par l’armée israélienne, indiquent ces mêmes sources.

Depuis le 7 octobre dernier, Israël mène une guerre dévastatrice dans l’enclave palestinienne, qui a donné lieu à une catastrophe humanitaire sans précédent et une destruction massive des infrastructures, en particulier hospitalières. Jeudi dernier, rappelons-le, des soldats israéliens ont tiré  sur une foule désemparée qui s’était ruée sur les camions d’aide  humanitaire.

Bilan de cette tuerie : 115 morts, selon le ministère palestinien de la Santé. Une équipe de l’ONU s’est rendue le lendemain  à l’hôpital Al Chifa, qui a accueilli des dizaines de blessés après ce massacre perpétré par des soldats israéliens qui ont tiré sur la foule  près d’un convoi d’aide humanitaire; un carnage qui met en évidence une situation désespérée dans le territoire palestinien.

L’OMS accède à l’hôpital Al Shifa

Ils ont vu «un  grand nombre de blessures par balles», a indiqué un porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, confirmant la thèse de l’acte délibéré et contredisant la propagande israélienne autour des circonstances de cette énième tuerie. Pour sa part, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a révélé hier que le niveau de destruction entourant le complexe médical Al Chifa «dépasse les mots».

Dans une publication sur la plateforme X, il a noté que «l’OMS et ses partenaires ont pu accéder à l’hôpital Al Chifa pour livrer 19 000 litres de carburant après plus d’un mois» de blocus. Selon lui, une cinquantaine d’enfants souffrant de malnutrition aiguë ont ainsi pu recevoir des soins, alors que des fournitures médicales vitales ont été remises pour une prise en charge urgente de 150 patients.

Et d’ajouter : «Plus de 240 patients sont soignés par des personnels de santé bénévoles, mais  les services sont très limités en raison du manque de fournitures médicales, de carburant, d’eau et de nourriture.» «Le niveau de destruction qui entoure l’hôpital dépasse les mots», a-t-il déclaré, cité par Wafa, tout en réitérant son appel pour un cessez-le-feu à Ghaza.

Le ministère palestinien de la Santé du mouvement Hamas a annoncé hier un nouveau bilan faisant état de 30 320 personnes tuées dans la bande de Ghaza et d’un total de 71 533 blessés depuis le début des massacres ciblant les civils.

Les Etats-Unis, accusés de prolonger le permis de tuer donné à Israël en bloquant tous les projets de résolutions sur la Palestine, n’ont pas trouvé mieux que de proposer le largage d’aides humanitaires sur le territoire palestinien assiégé et menacé de famine.

Ils ont annoncé hier leur intention de se joindre aux opérations de largages de colis alimentaires, inaugurés par la Jordanie et dont l’efficacité reste contestée, et ce, à défaut de contenir la folie meurtrière de leur allié israélien dans la région.

Plusieurs pays ont largués sur Ghaza des cargaisons ces derniers jours, notamment la Jordanie avec le soutien de la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, ainsi que l’Egypte en coopération avec les Emirats arabes unis. «Les largages aériens ne peuvent pas et ne doivent pas se substituer à l’accès humanitaire», a néanmoins averti l’ONG International Rescue Committee (IRC).

Mais les cargaisons par voie terrestre, soumises au feu vert d’Israël qui impose un blocus à Ghaza depuis 2007, n’arrivent qu’en quantité très limitée via Rafah depuis l’Egypte.Et leur acheminement notamment dans le nord du territoire est périlleux en raison des combats et des bombardements israéliens.

L’entreprise génocidaire israélienne a déjà provoqué une catastrophe humanitaire dans la Bande de Ghaza, où 2,2 millions des 2,4 millions d’habitants sont menacés de  famine, d’après l’ONU. Près de 1,5 million de Palestiniens s’entassent à Rafah, en grande majorité des déplacés piégés près de la frontière fermée avec l’Egypte, qui craignent une  offensive terrestre israélienne.

«Nous avons reçu deux sacs de farine de l’aide arrivée le jour du massacre à Ghaza jeudi», a déclaré à l’AFP Hicham Abou Eïd, un habitant de 28 ans du quartier de  Zeitoun, ajoutant : «Cela ne suffit pas. Tout le monde a faim. L’aide est rare et  insuffisante.»

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