Au moins 40 personnes ont perdu la vie dans une vallée du nord-est de l'Inde en raison des inondations provoquées par le débordement d'un lac glaciaire himalayen mercredi, selon un bilan actualisé annoncé vendredi 6 octobre par les autorités.
«Dix-neuf corps ont été retrouvés», a déclaré V.B. Pathak, le haut fonctionnaire de l'État du Sikkim. Parallèlement, 21 autres corps ont été découverts au Bengale occidental voisin au cours des trois derniers jours, a indiqué Shama Parveen, magistrate de district.
Le lac Lhonak, qui a débordé mercredi, est situé au pied d'un glacier proche du Kangchenjunga, le troisième plus haut sommet du monde. Le bilan initial annoncé jeudi par les autorités était d'au moins 14 morts, mais les équipes de recherche et de sauvetage ont découvert d'autres corps pendant la nuit alors que les eaux se dirigeaient vers le golfe du Bengale.
Parmi les victimes se trouvent six soldats de l'armée indienne déployés au Sikkim, une région située à la frontière de l'Inde avec le Népal et la Chine, et qui bénéficie d'une importante présence militaire. Près de 8000 autres personnes ont trouvé refuge dans des camps d'urgence improvisés dans des écoles, des bureaux gouvernementaux et des maisons d'hôtes, selon un communiqué de l'État du Sikkim.
Les conditions météorologiques s'améliorant vendredi, il pourrait être possible d'évacuer les touristes bloqués par hélicoptère, a indiqué le communiqué. Les soldats participant aux opérations de sauvetage ont déjà réussi à secourir près de 1500 touristes bloqués dans les zones les plus touchées par les inondations.
Un véritable mur d'eau s'est déversé dans une rivière déjà gonflée par les pluies de mousson, endommageant un barrage et emportant des édifices, des habitations, des ponts et des lignes téléphoniques. Cette situation complique les efforts d'évacuation et de communication avec les milliers de personnes isolées du reste du pays. Les dégâts s'étendent sur plus de 120 kilomètres en aval, les routes sont gravement endommagées et 14 ponts ont été détruits, selon les autorités.
Le gouvernement indien a approuvé le déblocage des financements destinés aux efforts de secours et de rétablissement de la situation. Le Premier ministre indien Narendra Modi a promis «tout le soutien possible» aux populations affectées.
Entre 2011 et 2020, les glaciers de l'Himalaya ont fondu 65% plus rapidement que lors de la décennie précédente, selon un rapport publié en juin par le Centre international pour le développement intégré des montagnes (ICIMOD), basé au Népal. Le changement climatique est en grande partie responsable de cette accélération. La température moyenne à la surface de la Terre a augmenté d'environ 1,2 degré Celsius depuis l'époque préindustrielle, mais les régions de haute montagne se réchauffent à un rythme deux fois plus rapide, selon les climatologues.