Le Maroc représente le point de départ de la plupart des migrants clandestins qui empruntent la Méditerranée occidentale pour entrer en Europe, a indiqué hier l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex).
Selon un communiqué de Frontex, entre le 1er janvier et le 31 juillet 2022, un total de 155 090 personnes sont entrées clandestinement en Europe. Ces chiffres représentent une augmentation de 86% par rapport à la même période l’année dernière.
Les Etats membres de l’Union européenne (UE) enregistrent une hausse de 63% d’entrées irrégulières pour le seul mois de juillet, par rapport à 2021, fait-on savoir. En Méditerranée occidentale, 6434 entrées irrégulières ont été enregistrées. «La plupart des migrants détectés sur cette route venaient du Maroc», a précisé Frontex.
L’ONG espagnole Caminando Fronteras a fait état le 17 août de la mort d’au moins 18 personnes après le naufrage de leur embarcation au large de Tarfaya, dans le sud du Maroc, alors qu’elles tentaient de rejoindre les îles Canaries.
Il est à rappeler que le 24 juin dernier, près de 2000 clandestins, en majorité originaires du Soudan – pays très pauvre miné par les conflits et dirigé par un régime militaire – ont tenté de s’introduire dans la cité espagnole de Melilla, située en territoire marocain. Les services marocains de sécurité ont réprimé ces clandestins avec une violence inouïe. L’intervention musclée a fait 27 morts, selon l’Association marocaine des droits humains (AMDH), provoquant une forte indignation au Maroc et à l’étranger.
Ce bilan humain est le plus lourd jamais enregistré lors d’une des nombreuses tentatives de migrants d’entrer à Melilla et dans l’enclave espagnole voisine de Ceuta, qui sont les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec le continent africain.