L’interprète de musique andalouse de l’école Sanaâ, Noureddine Saoudi, a tiré sa révérence le 3 juillet dernier à Alger, à l’âge de 70 ans, suite à un accident de moto.
Noureddine Saoudi était un homme affable et humble à la fois. Il incarnait l’excellence à l’état pur. Son timbre de voix unique de ténor continue de charmer, aujourd’hui encore, de nombreux mélomanes. Ce grand gentleman de la musique et de l’art a consacré toute sa vie à la recherche et à la musique.
Cet artiste exceptionnel à la plume élégante et à la voix inégalable était doté de grandes qualités humaines. Il n’était nullement avare en conseils en direction des jeunes apprenants de la musique andalouse. Toujours prévenant à l’égard d’autrui, Noureddine Saoudi avait cette sagesse – que seuls les grands hommes détiennent – avec un sourire qui ne le quittait presque jamais.
La courtoisie et l’élégance de ce brillant artiste, docteur en géologie et chercheur en préhistoire, n’avaient, à coup sûr, pas d’égales. Le regretté artiste a étudié la musique andalouse en 1978 à l’Institut de musique d’Alger. Il était un des membres fondateurs d’associations musicales andalouses dont l’association El Fakhardjia (1981) et l’association Es Soundoussia (1986).
Il a enregistré plusieurs noubas en 2016 dont la nouba Dziria. Il compte à son actif, également, plusieurs collaborations et fusions entre musique classique andalouse et musiques du monde. Il a été le premier directeur de l’Opéra d’Alger Boualem Bessaih à Alger entre 2016 et 2020. Il était également un chercheur en préhistoire et en géologie.
Il a occupé le poste de directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) de 1994 à 2001, avant de se consacrer à la recherche scientifique. Pour rappel, le musicologue Noureddine Saoudi animait une émission hebdomadaire «Nouba andaloussia» sur les ondes de la Chaîne 3.