Ils nous ont quittés - Comédien, militant et fondateur de la troupe artistique du FLN Tahar Amiri : Un riche parcours artistique

31/12/2024 mis à jour: 19:21
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Photo : D. R.

L’année 2024 s’est caractérisée par le décès le 4 septembre dernier du doyen des comédiens algériens, du militant et de l’ancien directeur du Théâtre national algérien, Tahar El Amiri, à l’âge de 97 ans.

Membre fondateur de la troupe artistique du FLN, Taha El Amiri était un homme aux grandes qualités humaines. Il n’était pas avare en témoignes. Il parlait toujours de son parcours artistique et révolutionnaire avec passion. A chacun des hommages qui lui ont été rendus de son vivant, il évoquait sa riche expérience dans le théâtre avec passion et toujours dans ses yeux de l’émerveillement à revendre.

Taha El Amiri, de son vrai nom Abderrahmane Bestandji, est né le 20 août 1927 à La Casbah d’Alger. Il regagne très jeune les Scouts Musulmans algériens où il s’initie au théâtre et au militantisme. Le défunt a toujours confié que sa passion au théâtre est née des spectacles qui le ravissaient lorsque, encore enfant, à l’âge de dix ans, son père l’emmenait voir l’illustre Rachid Ksentini sur scène entre 1935 et 1937.

Le défunt a rejoint le Parti du peuple algérien (PPA) et du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) avant de participer en 1958 à la création de la Troupe artistique du FLN où il a pris part à de nombreuses pièces de théâtre, contribuant à faire connaître la lutte du peuple algérien à l’étranger.

Il apprend la dramaturgie, sous l’égide de Mahiedine Bechtarzi, le père fondateur du théâtre algérien, aux côtés de Habib Redha, Majid Redha, Kelthoum et du comédien Hassane El Hassani. Taha El Amiri s’illustre dans plusieurs rôles, dont, entre autres, Othello, Saladin El Ayoubi, El Khalidoune Montserrat, ainsi que les trois spectacles révolutionnaires avec la troupe historique du FLN, écrits par Abdelhalim Raïs, Awlad El Qassaba, Dem El Ahrar et El Khalidoun.

Après le déclenchement de la Révolution, il est recherché par les autorités coloniales. Il se rend en Suisse en 1956 où il rencontre Mustapha Kateb, avant de rejoindre la Tunisie, où il sera, en 1958, un des membres fondateurs de la troupe artistique du FLN. En 1956, le FLN décide d’annuler toutes les activités artistiques en Algérie en raison de la guerre.

La pièce Nahwa ennour (Vers la lumière) est jouée en Tunisie, en Libye, en Yougoslavie, en Chine et en URSS. Une pièce qui revient sur l’histoire d’un jeune combattant, qui, après avoir subi la torture, voyait sa mère dans un rêve lui rappelant de beaux souvenirs. Taha El Amiri a occupé plusieurs postes de responsabilité, dont celui de directeur, du Théâtre national algérien de 1972 à 1975, de la télédiffusion, en 1976 et de la troupe théâtrale de la Radio et Télévision algériennes.

Il présentait d’ailleurs trois pièces par semaine : deux en langue darija, une en arabe classique. Il se retire définitivement pour prendre une retraite bien méritée. Il est à noter que l’artiste a participé à plusieurs longs métrages cinématographique et feuilletons télévisés, dont entre autres Le serment (1963), La nuit a peur du soleil (1965), Zone interdite (1974), Chronique des années de braises (1975), Le moulin de Monsieur Fabre (1983), Cri de pierre (1987), ou encore, les feuilletons télévisés, El Ouassia et El Qilada.

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