Le marché automobile poursuit sa transition vers des énergies plus propres. En septembre, les ventes de voitures hybrides (équipées d'un moteur à essence et d'une petite batterie électrique non rechargeable) ont atteint 32,8 % du marché en Europe, dépassant pour la première fois les véhicules à essence, qui représentent 29,8 % du marché, en baisse de 17,9 %, selon les données publiées par l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) ce mardi 22 octobre.
Ces ventes de voitures hybrides ont augmenté de 12,5 %, particulièrement en France et en Espagne, où ces modèles, moins polluants que les véhicules 100 % thermiques mais plus abordables que les électriques, connaissent un grand succès. Le groupe Toyota, pionnier de la technologie hybride, profite largement de cette tendance. Parallèlement, les ventes de voitures diesel continuent de s'effondrer, enregistrant une baisse de 23,5 %, pour ne représenter que 10,4 % du marché.
Les ventes de voitures électriques, après plusieurs mois de baisse, ont rebondi en septembre, représentant 17,3 % des nouvelles immatriculations en Europe, soit une hausse de 9,8 % par rapport à l'année précédente. Ce rebond a notamment été observé en Allemagne, malgré l'arrêt des subventions à l'achat fin 2023, ainsi qu'en Belgique, en Italie et en Espagne. Cependant, sur l'ensemble de l'année, les ventes d'électriques sont en baisse de 5,8 % par rapport aux neuf premiers mois de 2023.
Sigrid de Vries, directrice générale de l'ACEA, a exprimé son inquiétude quant à cette situation, soulignant que le marché des véhicules électriques est encore loin des objectifs attendus pour accélérer la transition énergétique. De nombreux constructeurs ont d'ailleurs révisé leurs prévisions de résultats à la baisse pour 2024, citant un marché européen faible et une hésitation des consommateurs à adopter les véhicules électriques en raison de leur coût élevé.
Les constructeurs automobiles risquent également des sanctions financières importantes s'ils ne parviennent pas à réduire les émissions moyennes de CO2 par véhicule d'ici la fin de 2024 et surtout en 2025, en augmentant la vente de modèles électriques. Certains ont demandé à la Commission européenne d'assouplir les objectifs de réduction des émissions de CO2 à court terme pour prolonger la vente de voitures thermiques.
Malgré ces évolutions, le marché européen reste globalement faible, avec une baisse de 6,1 % sur un an, principalement en raison des faibles performances des marchés allemand, français et italien. Depuis le début de l'année, les immatriculations sont restées stables (+0,6 %), mais toujours à des niveaux bien inférieurs à ceux d'avant la pandémie de Covid-19, avec près de 8 millions de véhicules vendus.
Volkswagen a maintenu des ventes stables en septembre (+0,3 %), tandis que le groupe Stellantis, qui réunit des marques comme Peugeot et Fiat, a enregistré une forte baisse de 27,1 % en septembre et de 5,9 % depuis le début de l'année 2024. Malgré ce contexte difficile, Stellantis a réaffirmé son engagement envers sa stratégie à long terme.